⋆ We fell from sky with grace, and life gave us a sweeter taste You can drink, you can feast There's beauty in your beast
Les yeux fixés sur la porte fermée, Perséphone patiente. Tik tok fait l'horloge accrochée au mur, inlassablement, sans jamais s'arrêter, sans jamais se fatiguer, ni s'épuiser. Elle aussi, est ce qu'elle attend ? Perséphone ne peut s'empêcher d'y penser, à cette similarité qu'elle partage avec un objet inanimé, qui attend et patiente, accroché aux murs de cet appartement, en se contentant de faire les tâches qui lui ont été attribuées... Si ce n'est lorsque les piles ont cessé de fonctionner. Et petit à petit, la déesse aussi, se met à craindre qu'elle aussi, ses batteries finissent par s'épuiser... Mais heureusement pour elle, et pour toutes les personnes qui partagent son foyer, ce n'est pas encore le cas. Pour l'instant, Perséphone fonctionne, mais Perséphone se questionne. Depuis combien de temps est ce qu'elle n'a pas vu cette porte s'ouvrir ? Ne devrait-elle pas l'être depuis bien longtemps ? Malgré l'horloge qui compte les heures et fait défiler les secondes, le temps glisse entre les doigts de Perséphone et sa notion lui échappe depuis qu'elle est ici. Pourtant, chaque jour qui passe l'angoisse et l'assome un peu plus, alors qu'elle réalise petit à petit qu'ils la rapprochent tous, un par un, de sa mort prochaine, elle comme tous les autres anciens immortels qui vivent sous ce toit. Et justement, elle s'inquiète pour l'un d'eux.
Elle n'en mettrait pas sa main à couper, mais il devrait déjà être sorti de sa chambre, elle en est presque sûre. Comme du fait qu'il n'en est pas sorti ou presque depuis des jours désormais... Elle ne connaît que peu Bruni, alors qu'il est là depuis quelques temps maintenant. Ramené par son mari, sans même lui demander son avis, Perséphone s'est bien vue obligée de l'adopter. Aurait-elle refusé, si le choix lui avait été laissé ? Probablement que non, l'égoïsme n'a jamais été dans sa nature. Aider les démunis est une bonne chose, mais ce rôle de mère qui lui est tombé sur le nez sans qu'elle n'ai eu le temps de s'y préparer la décontenance, et il faut bien admettre qu'elle ne le joue pas très bien. L'erreur de casting est cruelle mais n'est pas une immense surprise, étant donné qu'elle n'y a pas auditionné. Parfois, la jeune femme se dit qu'elle aurait du être plus indulgente envers sa propre mère, celle qu'elle rêvait tant d'éloigner, et qui maintenant lui manque désespérement. Mais Bruni a-t-il seulement besoin d'un présence maternelle dans sa vie ? Lui non plus n'est pas de ce monde, lui non plus n'est pas humain et vit peut-être depuis des milliers d'années. Et tout ça pèse dans l'indifférence de Perséphone, pourquoi forcer une relation qu'il n'a pas l'air de désirer ? Elle n'est pas sûre que forcer soit une bonne idée, ni que cela fonctionnerait, au contraire. Mais elle doit bien l'avouer, tout cela commence à l'inquiéter. Ne pas le voir est une habitude, il passe généralement tel un courant d'air dans l'appartement, sans s'y attarder, sans discuter. Un arrangement qui leur convient à tous les deux, un statut quo qui préserve le calme... Et qu'elle ne peut pas s'empêcher de penser brisé. Elle sait qu'il va à l'école, même si elle le trouve un peu vieux pour ça, et s'il n'est pas sorti de sa chambre, c'est que cela fait plusieurs jours qu'il n'y est pas allé. Evidemment, Hadès n'a rien remarqué, bien trop occupé par ce métier dont elle ne connaît pas les détails.
Alors Perséphone prend sur elle, Perséphone réfléchit, essaie de trouver une idée, quelque chose pour les rapprocher, afin de ne pas frapper à sa porte sans la moindre idée de ce qu'elle va lui demander. Elle se dirige donc vers la cuisine, ouvrant le congélateur pour préparer deux coupes de glaces, parsemées de fruits et de chantilly, une pour elle, une pour lui. C'est un peu tôt pour les sucreries, mais cela n'a que peu d'importances à ses yeux. L'état d'urgence est déclaré, toute piste est bonne à prendre. Son petit plateau sur le bras, elle s'approche de la porte, hésite un peu, se demande si ses efforts vont mener à quelque chose... Et décide qu'au final, cela n'a que peu d'importance si ce n'est pas le cas. Au moins, elle aura essayé, au moins, elle n'aura rien à se reprocher. Alors elle frappe, attend un peu et entrouvre tout doucement la porte en y restant cependant dans le cadre, jetant un petit oeil autour d'elle.
« Hey Bruni... Est-ce que je peux entrer ? J'apporte de la glace... »
La déesse incline un peu la tête sur le côté en observant Bruni.
« J'ai remarqué que tu n'allais plus en cours, et je me demandais si tout allait bien ?... »
ÂGE DU PERSONNAGE : Ayant autrefois eu des milliers d'années, dans ce monde, les gens ne lui donne pas plus de 18 ans.
COTE COEUR : Le feu ♥
OCCUPATION : Étudiant dans un lycée privé de New-York et pyromane à ses heures
LOCALISATION : Fraîchement arrivé à New-York, Bruni essaie de trouver ses marques parmi les humains, sortant ici et là, avide de nouvelles aventures
HUMEUR : Un véritable rayon de soleil... À moins que vous ayez une mauvaise nouvelle à lui annoncer peut-être... ?
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Moonbin Kang & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Omar Rudberg & Gaekey
MON ARRIVÉE : 13/12/2022
MON VOYAGE : 74
POINTS : 217
Sam 30 Sep 2023 - 18:50
Fallen gods
La vie craint. Ce monde craint. La mortalité craint… Et que dire de l'adolescence? Pourquoi tout était tombé sur lui, comme s'il était la tête d'affiche d'un de ces drames romantiques dont toutes les filles de sa classe parlaient sans arrêt, mais sans la romance parce que évidemment, Jayden avait lui aussi décidé de lui briser le cœur en minimisant la douleur qu'il pouvait ressentir d'avoir quitté ce monde de monstres qui lui avait donné l'espoir d'être une créature similaire à sa vraie nature. Depuis ce jour, l'esprit n'était plus sorti de sa chambre autre que pour les nécessités et encore, ses repas se passaient majoritairement dans son lit et une pile d'assiettes tenaient désormais par un équilibre douteux sur sa table de chevet. Peut-être devrait-il les mettre dans l'évier de la cuisine ? Pensait-il parfois, se sentant un peu coupable de priver les autres occupants de s'en servir, mais la simple idée de devoir les croiser et les confronter était suffisante pour lui faire oublier cette possibilité.
Allait-il rester dans cette chambre pour le restant de ses jours ? Cette stratégie semblait fonctionner : Hadès partait souvent très tôt pour travailler et revenait toujours après l'heure des cours, c'était donc parfait pour lui puisqu'aucun doute ne pouvait germer dans son esprit quant à la possibilité qu'il n'aille pas à l'école. La seule qui pouvait vendre la mèche était Perséphone, mais la salamandre doutait fortement qu'elle puisse faire une telle chose ; après tout, elle ne se préoccupait pas de lui. Il n’y avait qu’un regard rapide entre les deux lorsqu'ils se croisaient dans l'appartement et rien d'autre et ça le suffisait, d'une certaine façon. C'était un peu bizarre entre eux, mais dire que c'était mieux entre Hadès et lui aurait été un mensonge. Après tout, comment devrait-on agir avec des gens suffisamment gentils pour nous héberger alors qu'ils ne nous connaissent pas ? Du malaise, de la honte, une gêne montait systématiquement aux joues de l'adolescent qui se considérait comme un fardeau pour le couple.
Il lui arrivait, durant ses longs moments de réflexions, de se demander s'il ne devait pas les quitter. Ça serait sans doute mieux pour eux, pensait-il avant de se souvenir qu'il n'aurait nul part où vivre s'il quittait. Il y avait bien Quinn qui s'était montré particulièrement intéressée par sa personne, mais, malgré son physique d’adolescent, Bruni était loin d'être né de la dernière pluie et il savait très bien que la femme avait une idée derrière la tête et il ne savait toujours pas s'il pouvait lui faire entièrement confiance. Peut-être faisait-elle partie de l'organisation de Louis, Hadès lui avait bien dit de se méfier des étrangers… Mais qu’arriverait-il si même les Disneys devenaient des méchants eux aussi ? Ce serait impossible de faire confiance à qui que ce soit.
C’est alors qu’il repensait à tout ça pour une inième fois qu’on frappa à sa porte, le faisant sursauter beaucoup plus qu’il n’aurait dû. Fixant alors la porte fermée de sa chambre, l’esprit resta silencieux, se disant que s’il faisait le mort, la personne derrière celle-ci finirait par partir d’elle-même. « Est-ce que je peux entrer ? J'apporte de la glace… » Que la voix annonçait d'un presque murmure, cherchant à l’acheter. C’est que ça fonctionnerait presque, pensa-t-il, en s’asseyant sur le bord du lit. Et alors qu’il pensait à se lever et à lui voler ce qu’on lui promettait pour refermer la porte par la suite, celle-ci s’ouvrit d’elle-même, faisant apparaître une tête blonde. « J'ai remarqué que tu n'allais plus en cours, et je me demandais si tout allait bien ?... »Alors c’était ça. C’est qu’elle pouvait garder sa glace, pensa-t-il en se recouchant, sa tête enfouie entre deux oreillers. « J’ai pas envie d’en parler. T’as qu’à demander à Jayden. » Oui, voilà. Qu’elle demande à Jayden pourquoi il avait été aussi insensible envers lui… Parce que lui aussi, il voulait le savoir.
Pourquoi il avait menti ? Pourquoi avait-il oublié de lui dire qu’il était désolé que son plan de rester dans le monde avec Gram ne fonctionne pas ? Pourquoi il ne comprenait pas la douleur qu’il ressentait… Ç’a l’énervait juste d’y penser, c’était comme s’il était sur le point d’exploser. « Y’a tout qui craint ici ! » lança-t-il brusquement, levant la tête pour regarder la jeune femme, les yeux remplis de larmes. « Y’a rien qui va ! Tu m’as vu, merde ?! Je suis un humain ! Un humain avec des pouvoirs qu’il sait même pas contrôler ! Je suis qu’un enfant ici et tout le monde me traite comme si j’étais - » cria-t-il alors que sa gorge se bloquait. Comme s’il était un paria, un extra-terrestre. Les gens de son école le dévisageaient, le bousculaient dans les couloirs, comme s’il avait la peste et lui, il restait impuissant. Hadès lui avait dit de rester sage et de ne pas attirer l’attention sur lui, mais comment ne pouvait-il pas attirer les regards alors qu’il ne connaissait rien de ce monde ?! C’était comme de dire au feu de ne pas brûler, c’était impossible. « J’ai juste envie de tout défoncer ! » conclue-t-il, s’essuyant grossièrement les larmes qui lui coulaient sur ses joues cuivrées. « Dès que j’essaie de me défendre, c’est moi qu’on accuse à tort et à travers ! Fais pas ci, fais pas ça ! Qu’est-ce que je dois faire putain ?! Fermer ma gueule et encaisser ?! »
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Les yeux fixés sur la porte fermée, Perséphone patiente. Tik tok fait l'horloge accrochée au mur, inlassablement, sans jamais s'arrêter, sans jamais se fatiguer, ni s'épuiser. Elle aussi, est ce qu'elle attend ? Perséphone ne peut s'empêcher d'y penser, à cette similarité qu'elle partage avec un objet inanimé, qui attend et patiente, accroché aux murs de cet appartement, en se contentant de faire les tâches qui lui ont été attribuées... Si ce n'est lorsque les piles ont cessé de fonctionner. Et petit à petit, la déesse aussi, se met à craindre qu'elle aussi, ses batteries finissent par s'épuiser... Mais heureusement pour elle, et pour toutes les personnes qui partagent son foyer, ce n'est pas encore le cas. Pour l'instant, Perséphone fonctionne, mais Perséphone se questionne. Depuis combien de temps est ce qu'elle n'a pas vu cette porte s'ouvrir ? Ne devrait-elle pas l'être depuis bien longtemps ? Malgré l'horloge qui compte les heures et fait défiler les secondes, le temps glisse entre les doigts de Perséphone et sa notion lui échappe depuis qu'elle est ici. Pourtant, chaque jour qui passe l'angoisse et l'assome un peu plus, alors qu'elle réalise petit à petit qu'ils la rapprochent tous, un par un, de sa mort prochaine, elle comme tous les autres anciens immortels qui vivent sous ce toit. Et justement, elle s'inquiète pour l'un d'eux.
