Curieuses coïncidences

Ah Auguste ! Je ne pensais pas te voir aujourd"hui !

Je souris et tends la main vers la conservatrice qui la serre avec chaleur. Elle me dit ensuite : Alors, qu'as tu pensé de cette expérience ? Tout en lui tendant la clé usb, je lui réponds : Je te remercie, Carmen, je ne pensais pas pouvoir relire un jour. Grâce à tes livres audios, je retrouve le plaisir de me replonger dans une histoire. Tu es incroyable !   Carmen laissa échapper un rire et nous nous embrassames sur les joues. Elle prit ensuite ma main, doucement, et me conduisit vers le comptoir de l'accueil du musée. Je m'appuie dessus et elle me servit un thé. Debout, appuyés sur le  comptoir, une tasse de thé à la main, à parler de livres et d'oeuvres d'arts, voilà comment était née notre amitiée. Cela avait commencé lorsque je voyais encore. J'étais entré lors d'une patrouille, curieux, et j'y ai rencontré Carmen, qui avait déboulé comme une furie, se demandant ce qu'un policier venait faire entre les murs de son musée. Nous nous sommes enguelés, puis nous nous sommes calmés, elle m'a proposé un thé, et nous avons parlé d'art et d'histoire. Pris par mes obligations, je lui ai donné rendez vous le soir même. Je vous laisse deviner le dénouement de cette journée...

Si Carmen ne visite plus mon lit aujourd''hui, remercions Maurice pour cela, nous sommes restés bons amis, et depuis ma sortie de l'hopital, elle m'aide à retrouver les joies de la lecture et des visites de musée en me proposant livres et guides audios. Je lui en suis très reconnaissant, je pensais que j'allais devenir fou sans ma dose quotidienne d'évasion et d'histoires. Elle vient de me donner le seigneur des anneaux en livre audio. Je suis ravi, cela faisait tellement longtemps que je voulais le lire, mais je n'en ai jamais eu l'occasion. Maintenant, je peux l'écouter tout en travaillant, ou en faisant ma vaisselle, ou dans mon lit, enfin bref, en toute circonstances et c'est ça qui est absolument merveilleux. Carmen a illuminé mon existence, simplement avec une clé usb. Encore vêtu de mon uniforme, j'ai cependant terminé mon service, et j'ai décidé de passer la voir pour la remercier et lui rendre la clé. J'avais rangé mes lunettes noires et replié ma canne que j'avais glissé à ma ceinture. Carmen glissa le verre de thé dans ma main, tout en caressant affectueusement mon avant bras. Elle me dit :  Tu sais que tu peux venir ici quand tu veux, Auguste, ton sourire et ta bonne humeur commençaient à me manquer. Je lui réponds par un rire et avale une gorgée de thé.

Nous restâmes un moment à parler, tout en savourant notre thé. Elle me demanda des nouvelles de Maurice, ainsi que de quelques collègues qu'elle avait rencontré lors de ma convalescence. Elle s'arrêta alors de parler et salua une nouvelle venue dont j'entends les pas graciles franchir les portes du musée. Elle dit   : Bonjour, entrez, je vous prie ! Elle posa une main sur mon poignet et me dit : C'est une jeune fille avec de magnifiques cheveux roses. Elle est déjà venue ici. J'hoche la tête, la tête baissée, le sourire aux lèvres. Je dis à mon tour, avec mon accent bien anglophone : Bonjour Mademoiselle Je relève la tête vers Carmen et dit : Je ne vais pas t'embêter plus longtemps Carmen. Merci encore pour les livres audios... Une odeur douce et fleurie emplit mes narines. Je comprends que la jeune fille doit se trouver à moins d'un mètre de moi. Je demande, par pure curiosité : Désirez vous quelque chose ?