Noëlle était présentement en voyage. Louis lui avait lui-même offert le billet d’avion. Ce qui n’était pas étonnant, Louis offrait également les transports aux chasseurs sur le terrain. Donc Noëlle, étant à l’administration et travaillant pour Louis depuis longtemps, ce dernier lui offrait des billets d’avions une fois par année, généralement pour assisté à des séminaires, accompagnée de quelques jours de congé sur place avant son vol de retour. Elle se trouvait donc cette fois à Paris.
Bien qu’elle unisse aimer avoir été accompagnée par Moon, ce dernier n’avait pas pu se joindre à elle, ayant lui-même du travail à faire de son côté. Dans un sens, l’homme, de son grand cœur comme toujours, avait accepté de vérifier l’état de ses poissons pendant son absence. Ils avaient un distributeur de nourriture automatique et un filtreur, mais il fallait toujours vérifier que ses systèmes n’avaient pas brisé et que l’aquarium n’avait pas brisé également. Même la chauffau de l’Aquarium devait être surveillé afin que ceux-ci n’aient pas trop froid ou à l’inverse, bouille. Grâce à son homme, elles savaient que ceux-ci étaient en sécurité et il savait qu’il pouvait l’appeler s’il y avait un souci.
Il s’occupait aussi de son chien, mais bon, c'était plus simple à comprendre que des poissons exotiques. Sans oublier qu’il avait lui-même des chiens et donc savait que faire. C’est donc la tête libre de tout stress que Noëlle était arrivée le matin même en France à l’aéroport Charles de Gaulle. Ensuite, elle avait pris un taxi pour se rendre à son hôtel et s’enregistrer pour sa chambre. Ce sont les soucis qui avaient commencé, car il semblait qu’il y avait eu un souci avec sa réservation.
Elle était donc sortie dans la rue, se retrouvant dans la rue du parc Princes qui paraissait en fait être un terrain sportif, dans le but de respirer et appeler Moon pour lui parler de la situation et trouver une solution, lorsqu’elle a reconnu en fait un gendarme dehors. Il s’agissait d’Auguste. Elle avait eu une date avec lui, il y a peut-être… 4 ans ? Ils était toujours amis sur les réseaux sociaux avec lui d’ailleurs, les deux ayants gardés contact en tant qu’ami après avoir déterminés qu’ils n’avaient pas les mêmes attentes à ce moment de leur vie, Noëlle ne cherchant rien de sérieux et également vivant encore à Londres.
« Hey, Auguste »
Elle tenta d’attirer l’attention du gendarme, ne sachant pas qu’elle point il avait le droit de parler avec des amis alors qu’il travaillait. Auguste avait toujours été un bel homme et Noëlle a pu constater que les années n’avaient pas changé cela. Elle lui fit un signe de la main, lorsque son regard se tourna sur elle. Noëlle s’en voulait presque de ne pas pouvoir penser à lui écrire pour l’aviser qu’elle arrivait en France.
Allez Auguste, ça te fera du bien de sortir un peu ! Tu n'as pas été sur le terrain depuis des mois ! Parce que j'ai interdiction d'y aller, tu t'en rappelle ? Un policier aveugle est inutile sur le terrain et cela peut être dangereux autant pour lui que pour ses camarades. Alors accompagne nous juste, tu resteras en arrière, je te promets que tout ira bien. Je lève la tête vers mon collègue. Sa voix semble sincère. Je finis par répondre : Alors ramenez moi au bout d'une heure, et que le chef n'en entende pas parler. Il me le promit et me prit doucement le bras pour me guider jusqu'à la voiture. Je lui en suis reconnaissant. Non seulement il va me permettre d'aller sur le terrain, mais en plus de cela je vais pouvoir me sentir entier, le temps d'une heure. C'est donc excité comme un enfant que je renfile mon gilet pare balles et que j'ajuste mon ceinturon avant de monter dans la voiture.
Nous voilà donc finalement sur le terrain, et, les sens aux aguets, je suis mes collègues qui, compréhensifs et respectueux, me laissent me débrouiller, et me rappellent vers eux dés que j'ai tendance à trop m'écarter de leur chemin. Je me serais senti diminué s'ils ne m'avaient ne serait ce que tenu le bras pour m'aider à avancer. Nous étions au parc des princes et nous menions une patrouille. Tout était tranquille, les enfants jouaient, les familles se promenaient, c'était un beau samedi après midi comme ceux que l'on peut voir dans les films français qui font l'éloge de Paris et de sa beauté. Je m'arrête pour écouter mes collègues discuter avec des passants étrangers perdus quand une voix me salua. Je me retourne et, cherchant l'origine de cette dernière, je dis : Oui, bonjour ? En quoi puis je vous aider ? J'ai compris qu'il s'agissait d'une femme, mais je suis incapable de la situer exactement, encore moins de la reconnaitre, bien que sa voix me semblait familière. Je demande : Vous me connaissez, mais je suis désolé, il va falloir m'aider un peu, je n'ai pas encore mémorisé toutes les voix de mes amis, encore moins ceux que je n'ai pas rencontré depuis mon accident. Qui êtes vous je vous prie ?
Noëlle, ayant reconnu une ancienne connaissance dans le parc, habillée de son uniforme de policier, l’avait interpellé, incertaine s'il avait le droit de parler lors du travail. Il ne sembla pas la reconnaître, ce qui prit Noëlle par surprise. Malgré son caractère froid et détaché elle se sentit même rougir un peu de honte de ne pas être reconnu alors qu’elle l’avait reconnu immédiatement. Elle n’aimait pas se sentir embarrassée et cela aurait pu être suffisant pour qu’elle quitte, mais elle voulait sincèrement prendre des nouvelles d’Auguste, car elle était les chances de tomber sur lui de manière imprévue.
Sans oublier que Noëlle, étant quelqu’un de perceptive, remarquait bien que quelque chose n'était pas normal. Malheureusement, malgré ce fait, elle restait très mauvaise socialement. Sans avoir à poser plus de question, elle eut la réponse assez rapidement, parce que ce dernier, après lui avoir demandé s’il pouvait l’aider, avait demandé s’il la connaissait et lui parla d’un accident. Ce qui laissa la blonde surprise. Il ne pouvait donc plus voir, ce qui expliquait pourquoi il ne la reconnaissait pas. Elle n’était pas une très bonne amie, si elle n’avait pas prise de ses nouvelles suffisamment pour être au courant de son accident.
« Oh désolé… je ne savais pas. C’est Noëlle Kim. »
Puis désormais, Noëlle souhaitait presque avoir quitté lorsque l’occasion s’était présenté, car elle ne savait pas comment aborder son ami maintenant. Devait-elle lui demander ce qui était arrivé ou encore ignorer l’accident et changer de sujet ? Ce n’était pas pour rien qu’elle n’avait pas beaucoup d'amis, elle n’était pas très douée socialement, comme elle n’aimait pas les gens en général. La jeune femme était très embarrassée de ne pas savoir comment approcher sa connaissance. Elle n’était même pas certaine s’il se souviendrait d’elle en fait, car s’il était aveugle, il ne devait plus vraiment suivre les réseaux sociaux. Elle demanda donc...