Neil revenait de l'école, prenant le chemin habituelle. Paris manquait beaucoup d'Océan, mais il vivait avec Gill, son oncle de cœur, alors, Nemo était heureux. En dehors de ce cadre familiale, il était Neil, un garçon comme les autres, avec son épaisse chevelure rousse et son bras a l'extrémité difforme, handicape qu'il parvenait a compenser par différentes stratégie d'adaptation. Tout allait donc pour le mieux et il avait même de bons résultat a l'école. Mais un physique atypique pouvait parfois poser quelques problèmes... "hey le rouquin manchot! t'as perdu un truc!"
Neil se retourna précipitamment et pu voire un des enfants de l'école, qui était dans la classe au dessus, plus grand et plus charpenté que lui, tenir a la main la clef de chez Gill, sans doute tombé de sa poche arrière.
"Euh... Ah oui, merci."
Dit-il simplement, en se dirigent vers l'autre garçon, pensant naïvement que malgré le ton moqueur, ce dernier avait simplement pour but de la lui rendre, en le raillant un peu au passage, rien de bien méchant. Mais il n'en fut rien, car le plus grand mit volontairement le trousseau de clef en hauteur, hors de porté du petit Neil: "bah vient la chercher! Attrape!" alors que l'ancien poisson clown sautillait désespérément pour essayer de récupérer son bien, un autre enfant arriva, du même âge et de la même corpulence que le premier. Mais au lieu de lui venir en aide, il se contenta de regarder la scène en riant.
"Rends la moi, j'en ait besoin! S'il te plait!"
Les deux se mirent a rire et comme si cela ne suffisait pas, le premier garçon lança la clef a son camarade, faisant courir Neil vers lui, essayant a nouveau de récupérer la clef, mais le "jeu" était lancé et il eu tout autant de peine, faisant rire les deux grands de plus belle.
"Aller, c'est pas drole les gars!"
Nouveau rire, puis nouvelle passe, la clef se retrouva entre les mains du premier. Ce petit manège continua pour n'en plus finir, Tendit que le petit rouquin commencait a s'épuiser a tenter de remporter la partie sur ce jeu ou il lui serait dans totu les cas impossible de gagner...
C’est la journée parfaite pour un petit footing. Il ne fait ni trop froid, ni trop chaud, le soleil brille entre les feuilles des platanes qui bordent l’allée où Valentin court, parfois dissimulé par un timide cirrus. Le rouquin s’éponge le front du revers de la main tout en tournant à droite, entre les grilles ouvertes sur le parc qui constitue l’avant dernière étape de son trajet habituel. Il le traverse en prenant quelque sentier dépourvu de marcheurs. Val s’arrête à la sortie du parc, où le feu piéton lui impose d’attendre avant d’emprunter le passage clouté qui le mènera sur la rue qui remonte vers son appartement. Piétinant sur place dans l’attente, le sportif balaie la rue du regard, sans réellement observer ni analyser ce qui s’y trouve. Son cerveau reptilien ne lui indique aucun danger. S’il capte l’éclat de rousseur un peu moins d’un coin de rue plus loin, il ne l’enregistre pas. C’est après avoir traversé l’avenue et commencé à remonter la rue qu’il porte davantage attention au gamin, flanqué d’un copain, puis d’un second. Ils jouent à il n’en sait trop quoi, et il s’en fiche. Son instinct lui indique tout de même de garder un œil sur les gamins, d’un coup qu’ils feraient un mauvais mouvement et tomberaient dans la rue, ou qu’un vélo ne les happe. Il fallait toujours rester vigilant avec ces inconscients. Les enfants, pas les cyclistes. Le regard de Valentin dévie sur une nouvelle enseigne qui promet l’ouverture prochaine d’une boutique dont le nom ne lui est aucunement indicateur de ce qu’il s’y vendra. Tout à ses questionnements, il n’entend pas les échanges de l’autre côté de la rue, jusqu’à ce qu’un éclat de rire plus sonore ne lui rappelle la présence des enfants. Un chouinement plus aigu et définitivement moins amusé lui parvint enfin et Val regarda à nouveau les trois garçons. Le petit rouquin ne semble définitivement pas avoir de plaisir. Il a même l’air plutôt désespérer de retrouver le missile non-identifié qui vole entre les mains des plus grands. Le grand rouquin fronce des sourcils-chenilles désapprobatrices en reconnaissant enfin ce « jeu » auquel les enfants jouent depuis des millénaires. Il se dit un instant qu’il espère ne jamais avoir été dans le rôle des plus vieux ici. S’il n’a pas souvenir d’avoir été aussi horrible, c’est probablement bon signe, n’est-ce pas? Sans être trop certain de la raison pour laquelle il décide de se mêler de ces chicanes de cour de récré – peut-être par solidarité rouquine -, il le fait néanmoins. « Ah! Je t’ai retrouvé! Mamie était inquiète que tu ne sois pas rentré. » Le courreur envoie un clin d’œil au chétif gamin, espérant qu’il comprendra et jouera le jeu. « Tu me présentes tes amis? » et sans plus attendre, il se tourne vers les bullies en tendant la main devant lui, un sourire éclatant aux lèvres. « Je suis Val, son cousin. Tu peux le lui rendre, s’te-plaît? » Du menton, Valentin désigne le poing fermé de celui qui lui a semblé être le dernier à rattraper l’objet non-défini.
Le groupe d'enfant continuait son "jeu", au détriment du petit Nemo qui courrait désespérément de l'un a l'autre, sautillant dans l'espoir vain de récupérer ses clef avec sa main valide, ce qui faisait beaucoup rire les autres garçons, qui auraient sans doute continuer encore longtemps si un adulte, assez jeune, mais adulte quand même, n'avait pas assister a la scène, se décidant a intervenir, faisant stopper net la "blague".
Cette trève offrit quelques instants de répits au petit rouquin, mais ne lui avait pas encore permit de récupérer son bien. « Ah! Je t’ai retrouvé! Mamie était inquiète que tu ne sois pas rentré. » Restant un moment sans réagir, Nemo eu du mal a comprendre. Le connaissait-il? Lui non en tout cas. mais son "sauveur" l'avait-il déjà vu sur le chemin de l'école? Il prenait en effet le même tout les jours.
"Euh... - Ta mamie? Tu vis pas chez ton oncle? -Euh... si... c'est Mamie... la maman de mon oncle. On l'appelle Mamie..."
Mentit-il, mal a l'aise. « Tu me présentes tes amis? » Encore une fois, Nemo était embarrassé. Comment expliquer?
"C'est euh... Grégory et Martin... Ils sont dans la classe au dessus"
Dit-il, n'osant pas vraiment s'exprimer devant les deux plus grands qui l'intimidaient. « Je suis Val, son cousin. Tu peux le lui rendre, s’te-plaît? »
"C'est mon cousin oui... le fils de mon autre oncle."
Nemo ne savait pas si le mensonge avait passé ou non, mais visiblement, c'était aux deux autres garçons d'être intimidé par le plus grand. Ces derniers ne firent pas d'autres commentaires et le dénommé Gregory, le dernier a avoir attraper les clef finit par les rendre. "C'était juste pour rigoler."
"Merci..."
Et les deux tournèrent les talons, non sans un dernier "Tu diras bonjour a ta mamie le rouquin!" Un peu moqueur avant de se retourner et de s'éloigner en compagnie de son copain, faisant pousser un soupire de soulagement au petit Nemo.
"Merci Val... je sais pas combien de temps ca aurait durer. Moi je m'appelle Nem... euh, Neil. Et c'est pas mes ami..."
Sa langue avait faillit fourcher, comme souvent concernant son nom humain. Il savait pourtant que "Nemo" ne devait être utiliser qu'avec les personnes de confiance. Mais Val était l'un d'eux, puisqu'il l'avait défendu n'est-ce pas? L'ancien poisson clown n'aurait sans doute jamais la réponse et Val n'aurait sans doute même pas remarquer son hésitation, ou l'aurait peut être mit sur le coup de la nervosité.
Valentin réalise bien rapidement que ses mensonges ne sont pas infaillibles. Ce n’est pas grave, ils ne peuvent pas être chaque fois parfaits, non plus. Il est tout de même heureux de voir que son complice rouquin l’aide à broder pour sortir de cette situation révoltante sans qu’il n’ait à toucher à un mineur. Avec tout ce qu’il voit passer sur internet, le pauvre homme ne sait plus vraiment ce qui est interdit en France ou ailleurs.
"C'est euh... Grégory et Martin... Ils sont dans la classe au dessus" « Ils sont plus vieux que toi, alors. » observe Valentin en affichant toujours son sourire quand il se présente. Son regard va de l’un des gamins à l’autre, sans qu’ils n’osent accepter sa poignée de main.
Quand enfin ils se défendent de ne vouloir que rire et rendent les clés au plus jeune, Valentin leur répond plus sèchement qu’à son habitude. C’est qu’il ne trouve aucunement amusant de voir des enfants maltraiter l’un des leurs. « J’ai pas vu personne rigoler, moi. » tança-t-il alors qu’ils courraient déjà la queue entre les jambes. Il fait un pas en leur direction lorsqu’ils se moquent de la grand-mère fictive des faux cousins, mais décide finalement qu’il vaut plutôt la peine de rester auprès du gamin maltraité.
Un sourire beaucoup plus chaleureux au visage, Valentin dépose rapidement la main sur l’épaule du gamin et s’accroupit en face de lui. Il ne prend pas la peine de spécifier qu’il se doute bien de la réelle nature de la relation de Neil avec ses agresseurs. « Enchanté Neil. Est-ce qu’ils t’embêtent souvent ? Tu en as parlé avec un adulte ? »
Valentin s’attend bien évidemment à une réponse négative. Il ne se souvient plus exactement ce que c’était que d’avoir une dizaine d’années, et avait toujours été plutôt populaire, mais il se dout quand bien même que le garçon craind des représailles, ou pire. Heck, les adultes craignent la même chose quand ils vivent des conflits au travail. Les avant-bras appuyés sur ses cuisses, Valentin attend la réponse de Neil.
Valentin observa que les deux qui l'avaient tourmenter quelques instant plus tôt étaient plus âgés que lui, puisque dans la classe supérieur. Nemo répondit d'un petit hochement de tête, sans savoir quoi dire de plus. Peut-être avaient-il raison: c'était un jeu et il aurait du s'en amuser avec eux... et si le problème venait de lui? Etait-il trop susceptible, trop sensible, face aux taquineries innocentes des plus grands? L'enfant c'était déjà poser la question et c'est la raison pour laquelle il n'en avait pas parler a Gill: Il ne voulait pas inquiéter son oncle adoptif, pensant, a tord, qu'il devait régler cela par lui même du haut de ses neuf ans, ou tout simplement ne pas s'en offusquer, ne pas voire le mal. Les autres jeunes poissons le taquinaient également dans l'océan... mais ce n'était pas pareille. Ici a présent, il était un grand garçon. « J’ai pas vu personne rigoler, moi. »
Nemo regarda le groupe s'éloigner, puis son protecteur venu de nul part pour mettre fin au jeu dont il était la victime. Il baissa la tête, laissant alors voire son troubles et ses doutes:
"Ils rigolaient bien eux... C'est peut être vrais que c'est un jeu. Moi, j'aime pas ce jeu, mais peut être que c'est normal ici.... enfin, a l'école quoi. Tout le monde le fait, c'est pas grave, si c'est pour rire... pas vrais?"
Par "ici", il avait faillit dire "chez les humains" mais c'était bien vite rattraper. C'était dangereux de dire d'où il venait a un inconnu, même si celui ci se montrait gentil. Tout obéissant qu'il était, le jeune garçon s'efforçait de se souvenir de cette règle. Et lorsque le grand rouquin lui demanda si ils l'embêtaient souvent, Nemo haussa les épaules voulant paraitre aussi détaché que possible de la situation:
"Plusieurs fois dans la semaine, des fois c'est dans la cour de l'école, mais ca arrive aussi a l'exterieur quand je les croise, comme ce soir. C'est parce que je suis handicapé je pense."
Dit-il en montrant timidement sa main atrophiée, plus ou moins habitué aux réactions divers et variés auxquels il ne faisait plus vraiment attention, s'en étant, en quelque sorte, accommodé au fil du temps. Il cherchait des raisons. Il leurs cherchait des raison, ne comprenant pas pourquoi lui et pas les autres. Ou si les autres enfants en prenaient aussi pour leur grade, pourquoi semblait il être le seul a en souffrir, a ne pas trouver ca drôle? C'était un jeu, après tout. Un jeu, c'est fait pour s'amuser. Peut être que lui était anormal... qui sait?
Nemo secoua négativement la tête quand Valentin lui demanda si il en avait parler a un adulte. De par son attitude, le jeune homme lui faisait penser a un grand frère protecteur.
"J'ose pas... Oncle Gill s'inquiéteraient et la maitresse dit que c'est normal, que je dois les ignorer et que ca finira par passer... Ca fait depuis le début de l'année et ca ne passe pas vraiment. Il y a des jours ou ca va, parce que je les vois pas et ils ne viennent pas quand je suis avec des copains. C'est pour ca que maintenant ils attendent la sotie de l'école.
Avoua-il, mais sans en dire plus, ne voulant pas s'attarder sur le sujet, par crainte des représailles si il "balançait" les responsables
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