Jesse & Hanity & Pégase

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Ma mère s’était mise en tête que je ne méritais pas de vivre avec elle à cause de mon comportement. Non, mais attendez! Mon comportement! Il avait quoi de pas normal? J’avais des amis, je sortais dans les bars alors que j’avais presque 22 ans et donc j’avais atteint la majorité depuis longtemps, je ne me droguais pas et je ne fumais pas vraiment… Seulement quand mes potes m’en offraient. Je ne faisais rien de mal. Je savais bien pourquoi ma mère avait pris cette décision sauf que j’en étais très fâché. Comment pouvait-elle m’empêcher de vivre à ce point-là? J’avais pourtant cru qu’elle voulait mon bien… Et si c’est ce qu’elle voulait, elle ne m’aurait pas fait une crise parce que je me laissais photographier par les paparazzis.

Oh attendez, vous êtes largué là, non? Je suis Jesse Jones. L’enfant vedette dans plusieurs films et garçon de Georges Jones. J’ai fermé la porte à la célébrité à l’âge de 10 ans lorsque mon père nous a quittés, mais depuis 3 ans, ma vie était revenue un vrai cirque. J’ai eu un grave accident de voiture, au point de me trouver dans le coma et voilà les médias se sont rapidement intéressés à moi. Ce n’était pas plus mal que ça quand on y pensait… Sauf quand il s’agit de vouloir avoir une vie privée… C’était une toute autre chose, il faut l’avouer.

J’étais allé dans un petit café où j’aimais bien prendre le petit-déjeuner puis prit un café pour emporter. Je marchai dans les rues en traînant ma valise d’une main et en tenant mon gobelet de café dans l’autre puis je m’arrêtai et regardai autour de moi. Je ne savais pas du tout où j’étais. C’était un beau quartier… Moins beau que le mien bien entendu, mais il semblait avoir que des condos neufs et les routes étaient en bonne état comme si elles venaient tout juste de se faire faire. C’était peut-être un nouveau quartier de Londres? Il faut dire que je ne m’aventurais jamais bien loin de mon fidèle quartier de gosses de riches… Mais ça me semblait bien quand même. Je continuai à observer les immeubles à logements jusqu’à ce que je me sente bousculer et que le couvercle de mon verre remplit de café ne s’enlève et que tout le contenu me tombe sur le corps.

J’hurlai de douleur, car évidement mon café était encore très chaud puis j’échappai le contenant sur le dessus de ma valise. Non, mais quel con! Mon corps tremblait de douleur dû à la chaleur du liquide qui me coulait le long du torse et du bras puis je le fusillai du regard.

« Non, mais t’es un pauvre crétin ou quoi?! T’as vu ce que tu as fait? Je me suis brûlé à cause de toi! Et en plus mon chandail est ruiné! Tu sais comment c’est dur d’enlever des tâches de café sur un chandail blanc?! »

Merde! Le con! Quelle cervelle d’oiseau! Je n’en revenais pas! Je n’imaginais même pas l’état de mes vêtements à l’intérieur de ma valise! J’aurais dû prendre ma voiture, ça aurait été tellement moins compliqué sauf qu’elle était malheureusement au garage donc je n’avais pas eu le choix de marcher et de me faire reverser mon café dessus.

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Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

J’avais passé une bonne partie de la journée à travailler à l’extérieur. Il avait des festivités dans un quartier de la ville et j’avais dû m’en occuper pour la sécurité avec Dimitri et Ann. Nous étions devenus en quelque sorte les trois inséparables même si je pense que Dimitri est  plus souvent avec nous deux parce qu’il a un œil pour la brune. Elle est jolie, mais loin d’être de mon genre. Mon genre c’était Dory… Dory ou bien Hanity, mais je vais dire Dory puisqu’elle est ma copine maintenant.  Après les festivités, j’allai m’acheter un Coke, liqueur que j’aimais beaucoup, et je me dirigeai vers moi d’un pas lent et distrait. J’étais tellement crevé que je crois que je me suis endormi une ou deux fois en me rendant dans mon quartier. Je vous jure, je n’avais pas soufflé une seule seconde ! Il y avait eu des gamins partout qui hurlaient et sautaient! Ils me faisaient tourner la tête! C’était une évidence pour moi maintenant : Je n’en voulais pas! Les enfants c’est trop de boulot et j’avais eu du mal à m’occuper du poisson rouge que Dimitri m’avait demandé de gardé durant son congé… Il ne sait toujours pas que bubulle est en fait devenu bubulle2. Je crois qu’il m’en voudrait alors je ne préfère pas lui avouer. De toute façon il allait bien mourir un jour ou l’autre et ça ne sera pas de ma faute, je vous le garantie!

Je marchai alors en me traînant les pieds dans les rues, ma canette de Coke qui n’était pas encore ouverte et je regardai les maisons. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’aimais m’inventer une histoire dans ma tête pour chaque maison. Vous savez, imaginer ce que les locataires pouvaient bien faire dans la vie et leur caractère… Ça me changeait les idées quand je n’allais pas bien et je dois vous avouez que je n’allais pas très bien ces temps-ci. Je sais, tout allait pour le mieux dans ma vie … J’avais des amis, une copine, un bon boulot, la santé… Mais c’est que mon monde commençait drôlement à me manquer. Non, mais c’est vrai… Hercule et Zeus et Phil…. Et même Meg… Ouais je vous jure, même elle… Je marchai en pensant à tout cela puis fonçai dans quelque chose ou plutôt quelqu'un. Je m'accrochai les pieds dans les siens et fis une grande roulade au sol et me brûlai une partie de la peau de mon bras contre le ciment du trottoir. Je poussai un gémissement de douleur, surtout que je commençais à peine à me remettre de ma bataille avec Hadès puis je me levai péniblement.

Je tombai en face d'un jeune homme qui devait avoir mon âge, peut-être un peu plus vieux, mais qui devait mesurer une tête ou deux de plus que moi. Je me sentais miniature... Impuissant et soumis. Il me hurla à quelques centimètres de mon visage que j’avais ruiné son t-shirt. Je le regardai un moment puis constatai qu'il avait raison... Je me regardai ensuite. Moi aussi j'avais reçu du café, mais que quelques gouttes et je présumais que c'était de ma faute alors je ne dis rien pour le contredire. Je ne voulais pas d'ennuis surtout qu'il me semblait agressif comme mec. Je voulais a tout prix qu’il cesse de m’hurler dessus alors sans réfléchir je lui tendis ma canette de Coke.

« Tiens, c’est pour me faire pardonner… J’ai entendu dire que la caféine qu’il y a dans le Coke peut très bien remplacer celle du café. »

Avec mon plus beau sourire, je lui tendis, sauf que je changeai d’idée. J’allais lui ouvrir tiens, pour être encore plus gentil! Sauf que je n’avais pas pensé à ce qu’il pouvait bien se passer en la lui tendant ouverte…

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Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

J’avais l’impression d’être en face d’un abruti. Je lui hurlais dessus alors qu’il ne faisait que me regarder avec ses grands yeux turquoises et ne disant aucun mot. Hellooooo?! Est-ce que je parlais à un porte manteau ou quoi?! Enfin le jeune homme ne devait pas être bien plus évolué mentalement que cela puisqu’il ouvra sa canette de Coke après de l’avoir brassé en tombant. La liqueur m’explosa au visage ce qui me fit pousser une grande exclamation de surprise. Le con. Le con! LE CON! Je lui hurlai d’arrêter et plaçai mes mains contre mon visage pour ne plus en recevoir. Le blond dû sans doute l’éloigner de moi, car mes mains arrêtèrent de se faire arrosées.  Je les ôtai lentement puis regardai l’inconnu en face de moi qui semblait avoir un petit sourire amusé dessiné sur le coin de ses lèvres. Il faisait quoi là?! Il rigolait de moi?! Je bouillais de rage, je me sentais humilié! Jamais quelqu’un ne m’avait fait une chose pareille! Tout le monde était en admiration envers moi habituellement! J’étais beau, intelligent, charmant, drôle et… Couvert de café et de Coke. J’étais hors de moi.

« Hey tu viens de quelle planète?! Tout le monde sait qu’il ne faut pas ouvrir une canette de liqueur après de l’avoir brassé! Te rend tu comptes que t’es le pire des crétins que j’ai pu rencontrer dans ma vie? Et je te jure, j’en ai vu beaucoup, mais là toi, chapeau! »

D’accord, j’étais méchant, je l’avoue. C’était juste une mauvaise journée pour moi et cette rencontre ne faisait qu’empirer les choses… Je levai les mains dans les airs et fis signe au jeune homme d’arrêter. D’arrêter quoi? Bah de paniquer parce que c’était visiblement ce qu’il était entrain de faire le pauvre. Il en tremblait presque… Bon d’accord j’exagère. Il ne tremblait pas, mais il semblerait que je lui faisais peur. Je soupirai puis m’excusai brièvement à celui-ci pour mon comportement qui n’était pas le mien habituellement. Je m’essuyai rapidement le visage, qui devenait tranquillement collant à cause de la boisson gazeuse et de la chaleur, du revers de la main puis je pris ma valise et continuai mon chemin vers  un nouveau quartier lui aussi inconnu.

Tout semblait revenir à la ''normal'' pendant un certain moment, jusqu’à ce qu’en une fraction de seconde je vis une tâche blanche arriver vers moi et que je me sentis bousculer à nouveau. Je regardai mon chandail qui était à nouveau trempé, mais cette fois-ci ce n’était pas du café, mais plutôt quelque chose de froid et blanc. Je poussai un grand ''Aaaaaah'' d’étonnement en le voyant et échappai la poignée de ma valise qui tomba sans délicatesse au sol.

« Oh putain! Non, mais ça va, je l’ai pris mon p’tit dej! C’est quoi ce délire?! »

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Alors que j'hurlais que j'avais prit mon petit-déjeuné, je vis une tache tomber au sol. Je la suivis des mes yeux bleus puis fut étonné de voir que c'était une femme. Avec la force de l'impacte, j'avais cru c'était un homme... Enfin, les femmes étaient peut-être plus fortes que ce que j'imaginais. Je la regardai se relever, sans faire un mouvement. Elle s'excusa auprès de moi puis tenta d'enlever le lait qu'il y avait sur mon t-shirt. Je la regardai sans dire un mot, un peu perdu par les événements. en temps normal je lui aurait hurlé de me laisser respirer et de me laisser un peu d'intimité, mais je ne sais pas trop, ça ne me dérangeais pas plus que ça qu'elle soit si proche de moi. Elle me dit ensuite qu'heureusement le lait ne tâchait pas. Je souris faiblement. Elle avait raison, d'autant plus que je portais un chandail blanc... Enfin un chandail qui était blanc puisque je le trouvais beaucoup moins joli maintenant avec les tâches brunes qu'il y avait.

Elle me proposa rapidement d'enlever mon chandail. Je fronçai les sourcils et poussai un rire étouffé dans ma gorge. Elle avait dit cela d'un ton si naturel que c'en était grotesque. Je la dévisageai pendant un moment, toujours en souriant, jusqu'à qu'elle m'explique qu'elle vivait proche et qu'elle pouvait me le laver. J'étais hésitant. Je la regardai un moment dans ses prunelles foncés puis finis par hocher la tête d'un signe positif sans même m'en rendre compte. Bon, il faut dire que faire un tour chez elle allait me permettre de me reposer un peu... Il faisait chaud et j'avais mal aux pieds... Et puis de toute façon je n'avais que cela à faire puisque je ne savais même pas où aller.

« Oui, pourquoi pas... Ça me fera une pause avant de me remettre à marcher. »

Je repris ma valise puis je suivis la petite blonde jusqu'à chez elle. Chez elle qui ne me semblait pas si proche au final, mais de toute façon j'avais mal aux pieds alors n'importe quel distance me semblait terriblement loin. Nous marchâmes silencieusement puis soudainement quelque chose me frappai l'esprit. J'allais chez elle, mais je ne connaissais pas son nom... Évidement elle n'avait pas pensé à se présenter puisqu'elle me connaissait, mais moi non. J'allais chez une pure inconnue...

« Pardonnes moi... Je ne crois pas que tu t'aille présenté... C'est quoi ton nom..? »

J'avais essayé de dire cela le plus doucement et amicalement possible, mais ce n'était pas vraiment mon genre d'être insistant sur les présentations... Surtout quand je me disais que je n'allais plus la revoir après. C'était dommage quand même étant donné qu'elle était jolie... Naaah. De toute façon je trouvais que l'amour c'était nul alors c'était aussi bien comme ça pour dire vrai.

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Je me présentai sous mon vrai nom à la prénommé Hanity. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne me faisait pas peur. Elle semblait si différente des autres femmes avec qui j'avais pu discuter. Bon... Utiliser le mot femme n'était peut-être pas le mot juste puisqu'elle ne semblait pas très vieille... Elle devait avoir, quoi? 17-18 ans ? Cela devait être son premier appartement et ne elle ne devait pas être très organiser alors que moi je devais facilement avoir 5 ans de plus qu'elle et j'étais... Pas plus organiser qu'elle en fait.... Nous arrivâmes finalement à son immeuble et elle sembla plutôt heureuse de voir que l'ascenseur fonctionnait. Elle vivait où pour que son ascenseur ne fonctionne pas? C'était un faux beau quartier ou quoi? Je dis rien et j'entrai dans l'ascenseur silencieux encore, jusqu'à ce qu'elle me demande ce que je faisais dans la vie.

« Rien pour l'instant... Je fais une pause.. Et toi? »

J'espérais sincèrement qu'elle ne me demande pas ce que je faisais avant de prendre une pause comme dans le film que j'avais tourné avec mon père quand j'étais plus petit... Je n'aurais pas su quoi lui répondre, surtout si elle savait ma vraie identité, mais qu'elle ne m'en parlait pas pour être polie. À peine ai-je eu le temps de lui répondre qu'elle me tomba dessus. Je sursautai au contact de sa main sur mon bras, ce qui la fit tomber au sol. Oups.. Je me sentis un peu coupable, il faut l'avouer. Les portes s'ouvrèrent finalement et nous sortîmes de la petite cabine puis nous nous dirigeâmes vers son appartement. Deux personnes âgés nous avait dévisagé... Je n'aimais pas particulièrement cela, mais j'essayais de me convaincre que c'était pas moi qu'ils regardaient, mais bien la blonde qui venait de tomber au sol. Elle ouvra finalement sa porte et me demanda de ne pas regarder le désordre.

« Ne t'en fais pas, je n'irai pas le dire dans un journal. » Dis-je en riant et en lui faisant un petit clin d’œil.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais je n'ai pas eu l'impression qu'elle avait comprit ma blague.  Enfin, je finis par arrêter de sourire puis entra à la suite dans son appartement qui était en fait très propre. Bon, d'accord pas autant que chez ma mère qui était folle de ménage et qui m'hurlait de nettoyer ma chambre, mais quand même j'avais rien à redire. Elle me demanda ensuite d'enlever mon t-shirt. Eeeuh quoi, comme ça? Là dans l'entrée? J'étais quelqu'un d'assez pudique, surtout devant les jolies inconnues alors j'hésitai un peu puis l'ôtai finalement. Il faut dire que j'étais quand même chez elle pour cela... Est-ce que c'était vraiment pour ça qu'elle m'avait invité chez elle ..? Ce n'était pas pour autre chose? Peut-être qu'elle pensait qu'agir normalement avec moi allait lui permettre d'avoir plus qu'une conversation...

L'idée m’excita énormément, surtout qu'elle était vraiment très jolie. Elle m'avait bien taper dans l’œil même si celui-ci avait été couvert de lait. Elle avait de superbes courbes, une poitrine qui semblait... Je sentis mon sang bouillir à l'intérieur de moi, demandant juste à la blonde de venir me rejoindre en petite tenue sexy. J'enlevai mon jeans, puis allai m'installer sur le canapé d'une pause décontracté pour l'attirer dans mon piège. Elle prit un temps fou à revenir ce qui me laissa le temps pour me poser pas mal de questions et je finis par angoisser. Ouais, car en fait je devais bien être le seul dans ce monde à n'avoir pas couché avec une fille à mon âge. Vous allez rire, mais j'étais le genre de gars très romantique et qui trouvait dégouttant ceux qui utilisait le sexe que pour leur pulsions.

Oh, mais je faisais quoi là? Je me levai rapidement du canapé puis je pris mon jeans dans mes mains pour l'enfiler, mais la blonde vint dans le salon en me demandant où j'allais. Oups, grillé. Je rougis violemment puis lui tendis mon jeans sans même réfléchir.

« Mon jeans. Je crois qu'il y a du lait dessus aussi... »

Ah ouais trop fort comme échappatoire! Sauf que le pudique en moi voulait mourir à ce moment précis. Je la regardai un moment puis je me souvins de sa question. Ah oui, où j'allais... Où j'allais? J'en avais pas la moindre idée en fait.

« Ça peut paraître stupide, mais à mon âge je vis encore avec ma mère... Et bah elle m'a mit à la porte parce qu'on a clairement pas les même convictions.. »

Le soupirai bruyamment et me laissai tomber sur son divan. Aaaah ma vie était un échec! C'était carrément dépriment comme sensation!

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

À mon grand étonnement, la blonde que je ne connaissais que depuis quelques minutes m'invita à rester chez elle un jour ou deux, le temps de me trouver quelque chose. Je fronçai les sourcils puis je lui souris de toutes mes dents blanches. Si elle savait à quel point elle venait de me soulager! En plus je n'avais vraiment nul part où dormir! Je n'avais même pas ma voiture... Je crois que si je n'étais pas aussi orgueilleux je m'aurais mis à pleurer de bonheur et de soulagement. J'allais lui payer quelque chose pour la remercier. N'importe quoi, je m'en fichais tellement! J'avais de l'argent à en lancer par les fenêtres et j'étais même prêt à lui payer un an de loyer si cela pouvait lui faire plaisir! Mais je fis mine de réfléchir à sa proposition en hochant la tête.

Elle se leva donc ensuite pour mettre mon jeans dans la laveuse, mais je l'arrêtai aussi net qu'elle partait en tirant sur une jambe de mon jeans en lui disant que je n'avais pas enlever mes trucs à l'intérieur. J'enlevai mon Iphone, mon porte-feuille contenant mon permis de conduire, mes cartes bancaires et ma facture du garagiste puis prit mon trousseau de clefs qui était constitué en fait que de 3 clefs et avec un porte clef d'une célèbre étoile doré de Hollywood boulevard. Je la regardai un instant, la caressant avec mon pouce puis souris à Hanity pour lui faire comprendre que j'avais tout pris. Elle partit à nouveau vers une pièce et moi je continuai à regarder pendant un moment le porte-clef. Je n'y pensais pas à tout les jours, mais c'était dans ces moments comme celui-ci que je regrettais mon père. Ma vie aurait été bien différente avec lui a mes côtés.

Je déposai mon trousseau auprès des mes autres trucs puis ouvris ma valise couverte de café à moitié sec puis cherchai un chandail à me mettre. Je pris le deuxième sous ma pile qui était en fait un chandail blanc des Rolling Stones et optai pour un jeans foncé que je n'avais encore jamais mis jusqu'à ce jour. Je me débattis pendant un moment pour l'enfiler, mais je finis par réussir tout de même. Elle revint finalement dans le salon alors que j'étais entrain de mon porte-feuille et autres choses dans mes poches.

« J'ai bien réfléchis et je crois que je vais accepter ton invitation... Mais je ne crois pas rester bien longtemps. Je vais chercher ma voiture au garage demain et ensuite je partirai. »

Bon. L'idée ne me charmait pas plus que ça puisque cela signifiait que j'allais me retrouver seul et à la case départ à nouveau, mais je ne pouvais tout de même pas m'infiltrer dans le monde de quelqu'un comme ça! Et si ça ce trouvait son colocataire n'allait pas m'aimer ou bien que son colocataire était peut-être son petit ami, mais qu'elle n'avait pas voulu me le dire comme ça.

« Tu sais... En même temps je veux pas nuire à votre cocon d'amour et tout... Je ne sais pas si ton ''colocataire'' aimera savoir que tu as invité un ''inconnu'' chez toi. »

Je lui fis un sourire en coin puis regardai autour de moi. Je sais pas ce que je cherchais, mais je cherchais un truc pour changer de conversation... Je n'aimais pas trop savoir que j'étais classé dans une Friendzone, dans une richguyzone ou encore dans une unknownmanzone. Mes yeux s'arrêtèrent finalement sur une pochette de DVD pas encore déballée et qui me semblait familière. Je ne savais pas trop pourquoi. Je me dirigeai vers elle et c'est à quelques pas que je figeai. Elle avait ce film chez elle? Vraiment..? Les larmes m'étaient montées aux yeux, mais je le refoulèrent. Je la prit d'une façon solennelle et glissai mon index sur le visage de mon père. Il était si... vivant...

« Wow... » Dis-je en me raclant la gorge. « Je ne savais pas que ce DVD était encore trouvable dans un magasin... Je l'ai cherché partout chez moi, mais il semblerait que ma mère l'aille caché à quelque part avec sa mort... La mort de mon père je veux dire... »

Je m'approchai de la blonde d'un pas hésitant puis lui tendis et la regardai d'un regard un peu fuyard. J'avais terriblement envie de le regarder, mais en même temps cela allait soulever pas mal de questions sur mon passé et sur mon deuil dont je n'avais pas vraiment envie de parler pour le moment. Je m'assis sur son canapé et je la regardai en attendant qu'elle me propose de regarder le film avec elle.

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

La   jolie blonde m'expliqua alors qu'elle avait trouvé ce film par hasard dans une vieille boutique prête à fermer ses portes. C'est con, mais je n'avais même pas pensé une seule seconde que le film pouvait bien être dans des magasins à moins grandes surfaces... C'est vrai que mon père adorait m'amener dans des pawn shop où les commerçants vendaient de tout. Ils vendaient toujours de superbes vinyles que je n'avais pas arrêté d'écouter depuis leur achat. J'étais comme ça... Mais je l'oubliais parfois. Mon père m'avait tellement répété à maintes reprises de rester terre à terre et de ne pas laisser la célébrité nous monter à la tête... Il serait sans doute déçu de moi présentement. Hanity me fit sortir de mes pensées lorsqu'elle souligna que les deux acteurs sur la pochette se ressemblaient beaucoup. Un sourire en coin apparu sur mon visage puis lui indiquai leurs deux noms de famille imprimé sur la pochette. Tout les deux des Jones. De vrais père et fils... Mais pas dans ce film.

« Ils ne sont pas de la même famille dans ce film... Ils sont juste  eeeuh comment dire..? Amis? Ils sont qu'amis dans le film. »

Utiliser le ''ils'' au lieu du ''nous'' me semblais vraiment bizarre, mais à voir la tête de ma nouvelle connaissance elle ne semblait pas vraiment me replacer. Je ne sais pas si je devais le prendre bien ou mal, mais pour l'instant je n'allais pas en faire tout un drame... C'était bien d'être normal de temps à autre! Elle me proposa alors de le regarder. Oh oui! Je fis un grand sourire fendu jusqu'à mes oreilles sans que je m'en rende compte puis j'allai m'installer dans le canapé pour regarder le film. Je pris un coussin, le mis derrière mon dos puis ramenai mes grandes jambes contre moi et je les entourai de mes bras avant de déposer ma tête contre mes genoux. J'avais très hâte de le regarder à nouveau, mon cœur battait la chamane et je ne pouvais m'empêcher de roucouler de joie de me revoir devant le grand écran, car il faut l'avouer, cet univers me manquais beaucoup.

Je la regardai installer les choses pour le film puis de temps à autre je vérifiais si une image du film ne venait pas à apparaître. Soudain des écritures apparurent puis une voix digne d'un jeu télé se fit entendre. Ah je m'en souvenait! Le personnage que mon père jouait aimait bien regarder la télé... Puisqu'il ne travaillait pas... Ah... Tout comme moi en ce moment en fait. C'était pathétique comme existence. Ma courte réflexion s'arrêta net lorsque je vis un homme marcher dans le salon. On ne voyait pas son visage, mais je savais bien qui il était. Je m'installai alors plus droit et avançai ma tête vers la télévision comme si cela allait m'aider à être plus en contact avec lui. Soudain, j'entendis sa voix. Sa voix qui semblait être comme un poignard dans mon cœur. Je sentais mon cœur saigner et mes larmes voulurent déborder, mais je me retiens. Je vis ensuite mon nom, ce qui me fit sourire. Jesse Jones ... Ça me semblait bizarre même si je l'avais vu dans bien d'autres films avant celui là... Peut-être cette fois-ci je le trouvait bizarre, car c'était le dernier film que j'avais tourné... Le dernier film avant la mort de mon père... Je sais pas trop.

Je fis enfin mon entré, couché dans un lit entrain de penser à la chance que les autres avaient et que moi non. C'était triste comme moment, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire en voyant ma coupe de cheveux. Elle était horrible! J'avais une coupe champignon et puis mon toupet ne semblait même pas droit. Houlà comment je me faisais honte. Je plaquai mes mains contre ma bouche pour m'empêcher de rire puisque je racontais en détail des trucs assez important dans le film, mais voyant cela impossible, je me levai et me dirigeai vers sa cuisine.

« Désolé, je dois prendre l'air. »

Je me dirigeai vers levier de sa cuisine puis fouilla dans ses armoires puis trouvai finalement un verre en vitre que je remplis d'eau. Je bu le verre rapidement en tremblant légèrement puis je respirai profondément pour me calmer un peu. Je retournai finalement dans le salon puis jetai un coup d’œil et vis clairement le visage de mon père. Je poussai un gémissement que j'étouffai rapidement puis allai m'asseoir à ma place.

« C'est marrant de le voir comme ça... Il était un bon père. Pas très souvent là à cause de sa célébrité, mais il tentait d'être là un maximum avec sa famille... Euh enfin, c'est ce que j'ai lu dans les journaux! »

Je devais faire attention à ce que je disais moi... Si elle ne savait toujours pas ma vie, je ne voulais pas non plus lui lancer au visage... Quoique j'étais quand même entrain de regarder un film où j'étais... Au moins je me disais bien que je ne me ressemblais plus vraiment... En tout cas j'espérais vu la tête que j'avais quand j'avais 10 ans...

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Alors qu'une boule de sentiment se formait dans ma gorge et que je mettais presque à nu mes sentiments, la blonde me demanda de me taire. J'en restai bouche-bée. On ne m'avais jamais parlé de la sorte jusqu'à ce jour. Bon oui, ma mère m'avait déjà hurlé dessus, mais c'était ma mère quoi! À cet instant précis, si un doute persistait dans ma tête à propos du fait que la blonde savait mon identité, il s'était évaporé. Elle ne devait clairement pas savoir qui j'étais pour m'avoir dit un truc pareil... Elle aurait clairement compris que je parlais de mon père et de son manque flagrant de présence dans ma vie de gamin. Je la regardai un moment sans rien dire puis finis par détourner mon regard vers l'écran. Je continuai à regarder mon rôle d'acteur qui laissait un peu a désirer puis je sursautai un peu en entendant Hanity me parler. Houlà, elle pouvait le faire d'une façon plus calme, non? J'avais presque fait une crise cardiaque! Je déposai une main contre mon cœur puis répondis d'un ton hésitant.

« Ah! Mais non! On ne se ressemble même pas! Y'a que les yeux! ... Et le nez.. Et les sourcils... Pas mal tout en fait... »

Ma voix s'éteignait peu à peu. Comment je pouvais dire que je ne ressemblait pas à Marcus alors qu'il était moi et que moi j'étais lui? Les évidences étaient là quand même. Et puis dire que je ne ressemblais pas à mon père... C'était une autre chose stupide puisque tout le monde disait que je lui ressemblait de plus en plus en vieillissant. Ils ne devaient sans doute pas parler du caractère puisqu'on ne s'est jamais ressemblé. Nous étions tout les deux bien différents. Sauf pour la musique.. Là, on était identique et c'est bien les seuls souvenirs que j'ai de lui. On pouvait passer nos soirées à écouter de vieux vinyles jusqu'à ce qu'ils finissent par rendre l'âme.

La scène où Will allait chez son ancienne copine arriva et je souris en le voyant prendre le bébé. Et dire que mon premier rôle au cinéma avait été un rôle de bébé aussi. Enfin, j'avais été un bébé plus présent dans le film et beaucoup mieux traité que celui-là qui semblait presque dégoûté le personnage que mon père incarnait. Alors qu'ils lui demandèrent d'être son parrain, je rigolai à entendre ses mauvaises excuses puis m'arrêtai soudainement lorsqu'il avoua qu'il aurait essayé de la et je cite « Sauter ». Mon sourire disparu et je fronçai les sourcils. C'était la première fois que je le regardais de mes yeux d'adulte et je n'étais pas vraiment sûr d'aimer ce que j'entendais. Je restai figé un moment à cause des propos que mon père avait pu dire puis me rendis compte qu'Hanity m'avait posé une question. Une question assez bizarre en fait.

« Eeeuh... Un parrain c'est un homme qui joue le rôle de responsable spirituel d'une personne à partir de son baptême... C'est le même rôle que la marraine, mais pour un gars.. Voilà. »

Je m'arrêtai là. Je ne lui expliquai pas ce qu'était un baptême en espérant qu'elle savait ce que c'était. Quoique je me le demandais sérieusement puisqu'elle ne savait même pas ce qu'était un parrain... Je le savais à l'âge de 5 ans ce que c'était... Enfin il faut dire j'avais toujours été très chouchouté avec le mien. Il y avait pas mal davantage d'être né dans une famille de riches... Parce que ouais... Mon père n'était pas le seul a faire beaucoup d'argent. Mon parrain qui était en fait le frère de ma mère était cardiologue et sa femme qui était ma marraine était avocate... Ils m'avaient beaucoup gâtés puisqu'ils n'ont malheureusement jamais pu avoir d'enfant.

Le visionnage par la suite se fit silencieusement pendant un moment.  Je vis mon vrai père accumuler ses conquêtes, je me vis harceler et intimidé par des adolescents de mon école et vis ma fausse mère pleurer comme une madeleine. Ensuite vint la scène où Will va à une réunion pour les parents célibataires et je souris en l'entendant penser. C'est alors que je me demandai si mon père avait été si occupé que cela. Peut-être qu'il ne l'avait pas vraiment été et qu'il avait préféré passer ces temps libres à coucher avec d'autres femmes. Un frisson me parcourut l'échine. Je frissonnai un peu puis je me mis à me frotter les bras vigoureusement pour tenter de les réchauffer. Je ne sais pas si c'était la température qui faisait cela ou bien si c'était de regarder mon père, mais j'avais froid. J'avais froid et je me sentais terriblement vide au fond de moi.

« Dis, n'aurais-tu pas une couverture à me prêter? J'ai un peu froid. »

J'aurais très bien pu prendre un de mes nombreux polards qui prenaient trop de place dans ma valise qui était tout juste à mes pieds, mais l'idée ne me traversa l'esprit que plus tard durant la soirée. Il faut dire que j'avais l'esprit un peu embrouillé avec tout mes souvenirs qui remontaient à la surface. Je finis par me coucher sur son canapé en boule avec deux petits coussins carrés pour soutenir ma tête. Je regardais l'écran, mon père, ses grands yeux bleus, son sourire et mes yeux devinrent soudainement brumeux. Non je pouvais pas! Je refoulai alors mes larmes qui ne semblaient pas descendre puis je notai à moi-même qu'il ne faudrait plus que je regarde des films où mon père se trouvait parce que ma joie de vivre permanente disparaissait et je n'aimais évidement pas ça. Je continuai de regarder l'image puis finis par froncer les sourcils puis m'assis à nouveau et fixai la blonde qui avait fait naître en moi une question même si elle était plutôt en retard.

« Attend... Tu connais pas tes parents? Comment tu fais pour vivre sans en être attristée? Wow, j'ai vraiment beaucoup d'admiration envers toi! Moi, chaque fois que je pense à mon père, j'ai beaucoup de mal à ne pas être dévasté... »

Je m'entendis soudainement chanté. Mon visage de crispa en entendant ma voix chevrotante et grinçante. Comment ils avaient pu me laisser faire une chose pareil? Mes oreilles étaient prêtes à saigner tellement c'était terrible!

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Elle m'expliqua qu'elle n'était pas très attristée par leur absence puisqu'elle ne les avait jamais vraiment connu. Je restai muet, la bouche légèrement ouverte par l'étonnement et l'observai longuement. Je me sentais vraiment mal. Coupable d'avoir eu une vie aussi paisible et remplie d'amour alors qu'elle, elle n'avait pas eu cette chance. Je ne savais pas sa vie, certes, mais je me disais bien que vivre dans un orphelinat ou dans un foyer d’accueil ne devait pas être la chose la plus agréable au monde. Je me sentais terriblement égoïste... Alors que moi je pleurais pour avoir une nouvelle voiture télécommandée, Hanity elle ne savait pas ce que le lendemain allait être. C'était triste et je ne savais pas quoi lui dire puisque sérieusement je n'étais pas le meilleur pour remonter le moral des gens. Je n'avais pas les mots pour les réconforter... Je n'avais pas assez de vécu pour les conseiller...

Heureusement, elle changea de sujet en me demandant si je ne voulais pas boire quelque chose. À oui c'était une très bonne idée! J'avais un peu bu tout à l'heure, mais après avoir refouler plusieurs larmes en voyant mon père il faut dire que j'avais la bouche pâteuse et que j'aurais bien aimer boire un truc. J'acceptai en souriant un peu puis je me dirigeai donc vers la cuisine après qu'Hanity s'aille lever pour se prendre un truc à boire. Puisque j'avais froid, je lui demandai un chocolat chaud que je mis moi-même dans le micro-onde puisque je ne sais pas pourquoi, j'avais l'impression qu'elle était du genre a faire beaucoup d'accident. Je me réinstallai ensuite dans le canapé au moment où Marcus reçu un ballon dans le dos. Je grimaçai un peu en voyant le ballon me tomber dessus, car il l'avouer il m'avait fait mal surtout que nous n'avions pas fait cette scène en une seule prise.

Hanity me fit détourner le regard vers elle lorsqu'elle m'avoua qu'elle avait au moins des amis pour elle. Je lui souris, mais ce fut un sourire forcé. J'étais jaloux. Moi, je n'en avais pas. Pas que j'en avais jamais eu... Mais j'ai bien compris au final qu'ils étaient mes amis que pour mon argent et parce que je pouvais les envoyer dans l'industrie du show-business qui je le voulais. Je trouvais cela dégueulasse. Au moins avec la blonde j'étais sûr qu'elle n'allait pas l'être puisqu'elle ne savait pas qui j'étais. Je ne sais pas si c'était pour cette raison, mais je décidai peu à peu de m'approcher d'elle et mes pieds finirent par toucher les siens. C'est con, mais je me sentais bien et j'avais moins l'impression que le film me dérangeait.

Le film continua à jouer et parfois je pris de petites gorgées pour me réchauffer. La scène du canard mort arriva et je poussai un grand rire sonore en voyant la tête que j'avais pu faire. C'était égocentrique de se faire rigoler, non? Je devais l'être un peu. Mon sourire disparu ensuite lorsque je vis ma fausse mère étendue sur la canapé. J'avais complètement oublié cette scène. En fait le film était un peu dépressif... Mais il m'avait permis de réaliser que le personnage de Will et que moi-même nous nous ressemblions beaucoup. Je dois avouer qu'à ce moment-là je me suis dit que je ne voulais pas être comme ça : Un homme célibataire, sans enfants, menteur et inintéressant. C'était carrément déprimant... Enfin, au moins j'avais ma mère... Et Hanity non..? Je me tournai la tête qui était en fait très proche de la sienne puis la regardai en souriant. Oui, je crois que je l'avais avec moi maintenant... Je crois que je m'attachais aux gens vraiment trop rapidement.

« Hanity, est-ce que tu me trouve monotone comme mec..? Attend non, je recommence. Au premier regard, j'ai l'air d'un type bien? »

Je sais pas trop pourquoi, mais son opinion sur moi m'importais beaucoup... Même si on ne se connaissait que depuis à peine une demie-heure. Pour dire vrai, c'était la première personne à qui je le demandais parce que je ne considérais pas cela très important, mais il faut dire que mon comportement devait peut-être laisser à désirer si ma mère m'avait mit à la porte.

Le vent se mit à souffler plus fort et les rideaux de la pièce commençaient à se soulever. Il allait pleuvoir, non? C'était très peu étonnant puisque la température de Londres était toujours pluvieuse. Rapidement, j'entendis des petites gouttes tomber sur la gouttière en métal puis rapidement le bruit de l'eau devint plus bruyant et ressemblait à des coups de fouets. Je me levai alors, faisant comme ''chez moi'' puis allai fermer les fenêtre pour empêcher qu'il pleuve à l'intérieur. J'ai bien écrit ''chez moi'' parce que chez moi c'était le majordome qui faisait ça pour nous, mais il faut dire avouer que j'aimais bien l'aider quand j'étais plus jeune.

« Je crois qu'il va avoir des orages... »

À peine ai-je eu le temps de terminer ma phrase que je vis une grande lumière du coin de l’œil et la télévision s'éteignit toute seule nous tombèrent dans un silence total... Il n'avait même plus le sons du frigo. Le calme plat. La pluie continuait à se fracasser contre la vitre des fenêtres.

« Bon eeeuh... On fait quoi..? »

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

La blonde semblait réellement terrifiée par l’orage. Cela me surpris un peu puisqu’à son âge on ne devait plus trembler pour si peu surtout que nous étions à l’intérieur et donc en sécurité. Je la  regardai fermer tous les volets comme si elle ne risquerait rien ainsi puis ne finit par m’avouer qu’elle avait peur. Je souris un peu. Je sais pas pourquoi, mais je l’avais deviné. Je fis quelques pas vers elle et je ne sais pas pourquoi, mais la seule chose que j’ai su faire pour la réconforter fut de la serrer dans mes bras et ça malgré la mauvaise blague qu’elle avait fait à mon sujet un peu plus tôt. Qui faisait ça à une pure étrangère? …Moi. Je m’étonnais moi-même. J’étais plutôt bizarre par moment, mais je suppose que tout le monde doit l’être un peu d’une façon ou d’une autre. Je pris mon Iphone pour nous éclairer un peu, car puisque Hanity avait tout fermé les sources de lumière, nous ne voyons plus grand-chose. La luminosité de mon écran n’était pas à son maximum, mais était assez fort pour assez bien éclairer nos visages ce qui finit par me faire penser à mes soirées d’orage où mes parents et moi nous nous enfermions dans le bureau de mon père, les lumières éteintes à nous raconter des histoires d’épouvante. C’était super comme moment, mais cela faisait près de 12 ans que nous ne le faisions plus.

« Tu veux qu’on se raconte des histoires? Ça passera le temps!  »

Sans même avoir son autorisation je la tirai par la main et me dirigeai vers le divan pour m’y asseoir. Je remis à l’arrière une petite mèche de cheveux qui me tombait dans les yeux puis déposai mon téléphone portable entre nous deux pour continuer à nous éclairer.  Je plaçai mes jambes en indien puis mis mes mains autour de mes chevilles par habitude et je me mis à sautiller un peu. J’étais en fait très enthousiaste à faire comme dans le passé sauf que je n’allais pas lui raconter d’histoire d’horreur vu la tête qu’elle avait déjà à cause des orages. J’allais plutôt lui raconter une belle histoire. Je me mordis doucement la lèvre inférieure en réfléchissant puis je trouvai finalement ce que je voulais lui raconter. J’avais opté pour l’histoire que mon père me racontait plus jeune lorsque j’avais peur.

« C’est l’histoire d’une jolie princesse nommée euh… Annie et qui avait très très peur des orages. Elle allait toujours voir ses parents, le roi et la reine, pour se sentir en sécurité, mais un jour la reine avait mal à la tête et n’avait pas envie d’avoir sa fille dans leur lit alors le papa était allé avec lui dans la bibliothèque du château et lui avait lu plusieurs histoires parlant d’anges qui jouaient au bowling et que c’était pour cela qu’il avait un tonnerre. Ensuite le roi lui lut une histoire de… De… »

Je restai perplexe. C’était une histoire de quoi déjà..? Mes souvenirs se dérobaient ou quoi? Je devins peu à peu paniqué de plus me souvenir de ce que mon père me racontais et mes yeux cherchaient désespérément quelque chose, mais je ne sais pas quoi.  

« Han c’est bête… Je ne m’en souviens plus… Oh je pourrais appeler ma mère! »

Je pris le téléphone dans mes mains, fouillai dans mes contacts et lorsque j’allais presser pour l’appeler, j’eus soudain un doute. Je venais de me disputer avec elle, je ne pouvais tout de même pas l’appeler. Pas pour ça en tout cas! C’était trop peu important pour briser ma rage contre elle. C’était comme si je la laissais avoir raison sur toute la ligne. Je grognai un peu puis je déposai à nouveau mon téléphone entre nous deux.

« Toi t’en a une à raconter? Sinon on peut toujorus jouer aux cartes si t'as un paquet. »

J’aurais bien pu raconter une histoire de Walt Disney, mais qui dans ce monde de connaissait pas ces fabuleux contes pour enfants? Même ma grand-mère n’était pas assez vieille pour ne pas savoir ce que c’est! Je pris ma tasse remplie de chocolat chaud puis en bu une gorgée pour la garder ensuite dans mes mains, car elle était une source de chaleur. Je la regardai longuement dans les yeux, même si je ne les voyait pas très bien, puis attendis en souriant sa réponse.

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Plongé dans l'obscurité, Hanity me raconta à son tour une histoire qu'elle connaissait. Une histoire qu'un de ses amis lui avait raconter. C'était bizarre, mais cette histoire me disait quelque chose. Je ne pouvais pas dire exactement quoi, mais j'étais sûr de l'avoir déjà entendu. Ce nom, ''Peter'' et les enfants perdus... Ce ne faisait pas un peu Peter Pan? Est-ce qu'elle était vraiment entrain de me raconter une histoire de Disney? Je ne lui dis pas et je me contentai de la regarder gesticuler et mimer les scènes. C'était vraiment mignon à faire et elle semblait aimer la raconter. L'électricité revint malheureusement et la lumière m'aveuglai pendant un moment. Je poussai un long grognement de douleur en fermant les yeux puis je les rouvris lentement pour regarder Hanity qui s'était lever et qui venait de me poser une question.

Continuer à se raconter des histoires ou bien regarder le film? Hmm... J'aurais bien aimer continuer de lui en raconter, mais je n'étais pas sûr d'en connaître d'autres. Il valait mieux regarder à nouveau le film. Ça tombait bien parce que c'est ce qu'elle voulait. Elle était sûr que la mère de Marcus et Will allaient vivre une histoire d'amour. J'aurais pu lui dire que non, que Marcus allait avoir une petite amie et que Will allait enfin trouver la femme de sa vie puisque je connaissais déjà la fin, mais je me contentai de sourire. Non, c'est faux. Je ne me contentai pas de sourire parce qu'en fait sa déclaration était tordante. Comment avait-elle pu croire une seule seconde que Massacre à la tronçonneuse était une histoire d'amour? Il avait tellement de sang et de torture! C'est terrible comme film! Quoique j'ai beaucoup aimé le regarder... Je dois être un psychopathe ou un truc du genre pour autant aimer les films d'horreur. Ça me donne plein d'idées de rôles que j'aimerais jouer! Jesse Jones dans un film d'horreur! Ah ça serait terrible!

« Comment t'as pu croire que c'était un film d'horreur? » Dis-je en rigolant doucement

Je me levai à mon tour et pris la télécommande du lecteur DVD et pressai sur play à nouveau pour continuer de regarder le film. Le courant avait coupé au moment où Marcus trouvait la lettre de suicide de sa mère et qu'il hurlait à sa mère. Mes oreilles hurlent mal sur le coup puisque j'étais habitué à la tranquillité des gouttes d'eau. Je m'assis à nouveau sur le divan et je regardai le film en silence... Jusqu'à ce que je finis par avoir envie.

« Les toilettes sont où? »

Alors qu'elle m'indiquait la salle de bain, je me dirigeai vers celle-ci et ouvris la porte pour y entrer sauf que je me rendis compte que c'était un placard à balais. Ah ouais, l'autre porte! Je vois... J'ouvris la porte de la salle de bain cette fois-ci puis la refermai derrière moi. J'allumai la lumière puis me regardai dans le miroir. J'avais une mine affreuse. J'avais pas bien dormi la veille et j'avais trop fêter il y a deux jours. J'étais plus mignon habituellement. J'avais l'air d'un cadavre surtout avec mon teint qui n'était pas très foncé de nature. Je finis par me diriger vers la toilette et faire ce que j'avais à faire puis je me lavai les mains avant de me rendre compte qu'il n'y avait pas me serviette pour m'essuyer les mains. Je faisais quoi maintenant? Je finis par opter pour l'idée de m'essuyer sur mon jeans sauf que là on aurait dit que je n'avais été au toilette assez rapidement et que je m'étais pissé dessus. Je cherchais désespérément une idée pour atténuer la couleur, mais si on oubliait l'idée d'attendre dans la pièce, j'en avais pas. Mon regard finit par trouver une serviette un peu plus loin. Ah ouais j'avais été bête quand même. Je soupirai un bon coup puis la prit et frottai mon jeans pour qu'elle absorbe un maximum l'eau. Quand je considérai que mon pantalon était mieux, je me rendis compte que j'avais passer beaucoup de temps dans au toilette et qu'elle allait finir par croire que j'avais largué une bombe! Il faudra que je m'invente une raison pour avoir resté aussi longtemps!

Je sortis finalement puis j'entendis mon père penser que la mère de Marcus c'était déguisé en abominable femme des neiges. Je souris puis me dirigeai d'un pas hésitant vers le salon puis déposai mes mains sur le dossier du divan.

« T'as un superbe porte savon! Je l'ai observer longuement! »

Un superbe porte-savon... J'avais vraiment dit ça..? Mais c'était con! quel imbécile regardait un porte-savon pendant près de 10 minutes? Il était peut-être joli, mais pas au point d'oublier une jolie jeune femme assise toute seule dans un salon!

« ... En fait, ça me semblait intelligent dans ma tête, mais ce l'est visiblement pas. »

Je rigolai bêtement puis m'assis à une bonne distance de la blonde. Elle allait me prendre pour un fou! Il m'arrivait quoi pour être aussi con aujourd'hui?

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Je l'avais faire rire. Je ne sais pas si je devais me sentir offusqué, embarrassé ou bien rire aux éclats de ma stupidité. Je me contentai plutôt de rester neutre et de regarder le film sagement à nouveau jusqu'à ce qu'elle me demande si je voulais un autre chocolat chaud. J'acceptai même si je trouvais qu'il gouttait un peu bizarre. Je la regardai se lever puis je reportai mon attention sur l'écran. J'étais entrain de m'inviter chez mon père... Ou plutôt Marcus s'invitait chez Will. J'adorais ma tête de garnement lorsque je me mis a sonner à plusieurs reprises pour que Will ouvre la porte et m'accepte dans son salon. Après un petit montage de mes visites journalières, Hanity revint en me disant qu'il n'avait plus de lait. Ah bon? J'étais sûr qu'il en restait... Enfin, ce n'était pas plus mal que ça puisque mon estomac commençait à se tordre dans tout les sens. Je me contentai de lui dire que ce n'était pas grave en souriant puis elle s'assit à nouveau près de moi. Je reportai mon attention sur le film où la mère de Marcus lui disait qu'elle serait triste s'il irait au Mc Donal. Ah franchement heureusement que ma mère n'avait pas été aussi bizarre que ça dans la vraie vie!

Hanity me fit peur à nouveau lorsqu'elle me posa une question. Non, mais elle devait avertir avant de parler! Elle allait me faire mourir de peur! Oui je sais, je sursautais pour un rien, mais j'étais tellement plongé dans l'histoire et dans mon rôle de comédien. Me regarder dans un film me donnait envie d'en refaire d'autres. Je la regardai de mes grands yeux bleus et lui sourit.

« Non. Non, je n'ai ni frère ni sœur. Je crois que ce n'est pas plus mal au fond. J'étais hyper choyer et j'avais tout ce que je désirais... Je sais pas trop pourquoi j'en ai pas. J'imagine que mon père trouvait qu'un enfant c'était bien assez. Il faut dire qu'il était toujours très occupé. C'est surtout ma mère qui s'occupait de moi quand elle n'avait pas de cours de piano. Sinon j'ai ma cousine avec qui j'ai passé une bonne partie de mon enfance. C'était comme ma grande sœur. »

Je l'aimais bien ma cousine, mais elle et moi étions trop différent quand on y pensais. Nous avions tout les deux suivit une route complètement différente. Elle, elle était studieuse, avait quelques copains et adorait lire, dessiner et composer sa propre musique. Moi j'étais plutôt un Party animal. Vous savez le genre de gars qui sort dans les bars 10 fois par semaine et qui adorait passer du bon temps. Les cours, c'était pas pour moi. J'étais très intelligent, mais me pointer à tout les jours dans une salle de cours pour écrire des notes... C'était pas trop moi. Et puis pourquoi j'irais à l'Université alors que j'avais l'industrie du cinéma à porter de main? Bon... Il faut l'avouer, j'aimais bien chanter quand l'occasion se pointait, mais c'était bien le seul point commun que j'avais avec elle.

« Et toi..? Outre le fait que tu ne connais pas tes parents, tu en a des frères et sœurs ? Ou bien des gens que tu considère comme tel? »

Je me sentais coupable de lui demander une chose pareil, mais je ne pouvais tout simplement pas faire comme si la question n'avait pas existé. Je devais lui retourner. Question de politesse. Je l'écoutai en hochant la tête d'un signe affirmatif puisque je ne savais pas trop quoi lui dire puis j'entendis alors d'une oreille Marcus chantonner une chanson de Noël. Je fronçai les sourcils puis je me regardai à la télé.

« C'est terrible comme il chante mal, non? »

Je me mis à rigoler puis déposai mon regard dans celui de la blonde. Je restai sans mot. Elle avait de magnifiques yeux. Un regard profond... À couper le souffle. Il était si profond que je cru me noyer dedans pendant un bref instant puis je revins finalement à moi.

« J'espère qu'il chante mieux maintenant... Enfin. J'imagine que oui. Il doit avoir quoi... 21-22 ans maintenant ce gamin? »

Sur le coup, je n'avais pas réfléchis à ce que je disais. Je n'avais pas pensé que je pouvais me vendre en disant cela, déjà qu'elle trouvait que j'avais une ressemblance avec Marcus. J'allais continuer ma lancer innocemment, mais quelque chose de désagréable au niveau de ma jambe. J'avais l'impression qu'un couteau me transperçait le jeans pour venir se planter dans ma peau. Je jetai immédiatement mon regard vers mon mollet et c'est alors que je vis un petit chaton qui s'était mit en tête de se faire les griffes sur moi. Je poussai un grand « Ooooooh! » accompagné d'une grimace de douleur puis prit le chaton dans mes bras pour le caresser. Il était adorable et il faut dire que j'adorais les chats, mais jamais je n'en avait eu, car ma mère y était malheureusement allergique.

[HJ]: T'es crade Hani' ! XDDD Arrêtes de regarder Skins XD

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Je la regardai longuement sans dire un mot tout en prenant son chaton. Je crois l'avoir dévisager lorsqu'elle me demanda comment un gamin pouvait vieillir aussi rapidement... Et comment pouvait-elle croire qu'il existait une machine qui rendait les gens invisibles? C'est moi ou elle était pas rapide celle-là? Je la regardai longuement puis finis par lui dire que je n'étais pas sûr que la machine de la sorte existe vraiment puis je finis par détourner mon regard vers le félin prénommé Calypso. C'était original comme nom. Je crois que ça lui allait bien... Bizarre, mais c'était tout de même mieux de Grisou ou Biscuit. Je caressai son chaton puis je regardai un moment le film, mais je perdis mon envie de le terminer. La petite boule de fourrure était cent fois plus intéressante qu'un film que j'avais déjà vu. La blonde s'installa plus près de moi. Une partie de son corps touchait le mien ce qui me rendis mal à l'aise. Non. En fait je n'étais pas mal à l'aise, mais je ne me sentais pas non plus très confortable d'être aussi près d'elle. J'avais l'impression que ma bulle invisible venait d'éclater ou qu'elle venait d'entrer à l'intérieur. Je la regardai, lui fit un sourire en coin pas très sincère puis j'observai à nouveau Calypso. Hanity semblait vouloir regarder film à nouveau et me donna un coup de coude directement dans l'estomac en se tournant. Le souffle me coupa, mais tout allait pour le mieux si on oubliait le fait que son chaton avait eut peur et qu'il avait décider de me planter ses griffes dans l'entre-jambe. Je me levai d'un bon en hurlant de douleur et en me tenant le ventre.

« TON CHAAAAAAAAAAAT! IL VA M'ARRACHER LES PARTIES! ÔTES-LE! » Lui avais-je hurlé paniqué

N'attendant pas qu'elle le fasse, je pris son chaton par la peau du cou et instantanément ses griffes sortirent de mon pantalon et je le montai jusqu'à ma tête pour lui le regarder. Il devait se trouver trop haut, car il se mit à se tortiller dans tout les sens. Je failli l’échapper, mais je le pris sous ses pattes pour avoir une meilleure prise. S'il tombait, il allait clairement se casser une patte du haut de mes 1,86m. Je finis par le déposer doucement au sol puis sans regarder Hanity je me dirigeai vers la cuisine et sans gêne je fouillai dans son congélateur et en sortis un sac de petits pois congelés. J'allai vers le salon pour continuer le film sauf que mon regard s'arrêta sur le carton de lait qui se trouvait sur le comptoir. D'une drôle de démarche liée à ma douleur à l'entre-jambe, j'allai le voir, curieux de voir le lait là et non dans la poubelle. En le prenant, je fus surpris de voir qu'il était encore à moitié plein. Je déposai mon sac de petits pois sur le comptoir puis jetai un coup d’œil sur la date de péremption. Mes yeux s'arrondirent quand je me rendis compte que le lait était passé date depuis près de trois semaines.

À peine ai-je eu le temps de le réaliser, un haut le cœur puissant apparut dans le fond de ma gorge et me laissa que le temps de me tourner la tête vers levier pour vomir un gros jet dedans. J'ouvris alors le robinet et prit de l'eau dans ma bouche pour la recracher ensuite.  Je fis cela à plusieurs répétitions puis vomis à nouveau en pensant à ce que je venais de boire. Le haut le cœur étaient toujours là, mais je ne vomis plus. Finalement ils disparurent peu à peu et je bu de l'eau directement au robinet. Je repris mon sac de petits pois puis j'allai m'asseoir au salon.

« Ton chat m'a fait mal. »

Non, je n'allais pas lui parler du lait. De toute façon j'allais lui dire quoi? Elle allait me répondre quoi? Ce n'était sans doute pas volontaire et puis elle m'avait dit qu'il n'en restait plus donc elle avait sans doute remarqué la date alors qu'elle m'en coulait un deuxième. Ça servait à rien de lui faire la tête pour ça... Elle devait déjà se sentir très conne de toute façon.

« J'espère que ton chat va pas venir me déranger pendant que je dors sur le canapé ce soir... »

Beurk la canapé. J'allai tellement mal dormir cette nuit. Mon lit visco dream allait me manquer c'était clair. En plus je n'avais même pas pensé à m'apporter mes oreillers... Je soupirai bruyamment puis je regardai à nouveau le film qui était déjà à la moitié. Will et la mère de Marcus étaient entrain de s'engueuler au restaurant et Will venait de comprendre que sa mère pensait qu'il me tripotait... Enfin. Tripotait Marcus. Je tenais d'un main mon sac de petits pois congelés au niveau de mes parties intimes puis mis mon autre bras autour de mon ventre qui se tordait de douleur. C'est moi ou elle voulait me tuer..?

Jesse & Hanity

Je n'ai jamais autant aimé me lever du pied gauche...

Hanity me rassura en me disant que son chaton allait dormir avec elle. Je lui fis un sourire en coin comme si cela me soulageais, mais en fait je n'étais pas vraiment fâché contre le chat. En fait, sur le coup, oui j'avais voulu le lancer l'autre côté de la pièce, mais ma frustration partie aussi rapidement qu'elle avait arrivée. Elle câlina le félin puis retourna son regard avec moi et me dis que si j'avais des problèmes que je pouvais le lui dire. Je fronçai les sourcils ne comprenant pas ce qu'elle venait de me dire. Si j'avais des problèmes? Tout les gens avaient des problèmes. Pourquoi elle voulait savoir les miens soudainement? Je ne sais pas si elle réalisa que ce n'était pas clair ce qu'elle venait de me dire, mais elle se reprit en me demandant si j'était bouloulémique. Bou-quoi? Je la dévisageai un moment ne comprenant encore moins ce qu'elle voulait dire jusqu'à je réussis à faire le lien avec ce que j'avais fait quelques minutes plus tôt... Elle m'avait donc vu vomir..? Hmmm... Classe.

« Quoi?! Non! Je suis je suis pas boulimique! D'où t'as imaginé ça? Parce que j'ai vomi? Peut-être que j'aurais pas vomi si je n'avais pas bu de lait périmé depuis 3 semaines. »

Je lui avait parlé d'un ton semi-paniqué et semi-froid. J'étais outré qu'elle pense cela de moi alors qu'elle était la seule responsable de cela, mais j'étais paniqué qu'elle ne me croit pas. Ouais parce que je savais bien que je n'étais pas très gros et que l'anorexie avait déjà passé par la tête de ma mère comme une maladie que j'avais, mais ce n'était pas le cas! Je pouvais manger comme dix et je ne prenais pas de poids! C'était comme ça, voilà tout! Ce n'était tout de même pas ma faute si mon corps en décidait ainsi.

« De toute façon, pour être boulimique il faut avoir manger un truc et puis j'ai rien mangé depuis plusieurs heures.. Et puis se faire vomir chez quelqu'un, ça manque cruellement de classe. »

J'avais presque envie de lui demander si elle avait tombé sur la tête étant bébé puisqu'elle n'était pas très rapide, mais je me ravisai. J'étais juste outré qu'elle pensé à telle chose venant de moi, mais je ne pensais pas vraiment qu'elle était retardé. Elle était juste un peu plus lente et je dois l'avouer, c'est une chose qui me faisait craquer chez elle. Je m'installai plus confortablement sur la canapé, remit le sac de petits pois sur mes parties puis retournai la tête jusqu'à ce qu'elle me demande quelle âge je pouvais avoir.  La question me surprit. Habituellement ce n'était pas ce genre de question qu'on me posait. C'était plutôt : Quelle est ta couleur favorite, le met que tu préfère ou bien une manie que tu as. Personne ne me demandait cette question, car tout le monde le savait.

« J'ai 21 ans.. Presque 22 ans... »

Je la regardai un moment silencieusement puis je réalisai qu'il fallait que je lui repose la question en retour par politesse même si j'avais une petite idée sur son âge. Alors qu'elle me le disait, je souris. j'avais visé juste tout à l'heure quand je me le demandais. Eh bien je m’épatais. Je jetai un coup d'oeil rapide sur l'écran de télé et me vit dire à ma mère qu'un tambourin c'était super. Quel truc de mer...

« Alors, j'imagine que c'est ton premier appartement? Tu devais sans doute avoir hâte d'être majeure pour vivre ailleurs..? Au fait, tu fais quoi dans la vie? Je ne me souviens pas de te lavoir entendu dire. »

C'est vrai, je lui avait demandé dans l'ascenseur, mais sa chute nous avait tout les deux déconcentré et je n'avais pas pensé à lui redemander avant. Il faut dire aussi que nous regardions un film et qu'habituellement on est très silencieux pendant ce temps... Sauf que là il semblerait que nous ne l'étions vraiment pas. J'avais l'impression d'être une vraie pie. Moi je m'en fichais puisque je connaissais le film par cœur, mais elle, elle devait me trouver énervant alors je préférai ne plus rien dire pour regarder la fin du film tranquillement.