Que Rouky soit toujours vivant avait été un véritable soulagement pour le renard qui n’avait qu’une idée en tête : partir. Mais avant, il était important de retrouver Oliver, car bien même que leur relation était compliquée, il était hors de question qu’il l’abandonne… Pas une nouvelle fois. C’était tout ce que Rox avait su faire depuis qu’ils se connaissaient : fuir en cas de crise et il n’y avait pas une seule fois où il ne s’était pas senti coupable de lui avoir fait un coup pareil… À plusieurs reprises. C’est avec cette détermination de changer que Rox s’élança en direction du quai là où il avait vu son colocataire disparaître avec Perséphone. « Le… les… Noëlle ? Moonbin ? » Que demanda soudainement son meilleur ami, brisant son élan à peine quelques pas plus loin alors que Dory venait de partir à la course en direction d’un cri près du lac. Une réponse trouble percuta les lèvres du rouquin et seuls ses yeux se remplissant de larmes furent la réponse qu’il lui donna ; ils n’avaient pas le temps d’en parler et même s’ils en avaient eu, Rox n’aurait jamais su trouver les mots pour lui expliquer ce qu’il avait entendu et vu quelques minutes plus tôt. Oliver. Oliver. C’était tout ce que Rox ne pouvait s’empêcher de se répéter, tapant des pieds la pelouse de stress alors qu’il voyait Rouky s’éloigner de lui, cherchant à avoir l’attention de Nick et de Giselle qui se trouvaient toujours autour du feu. « Suivez-nous, il faut partir d’ici ! On s’en va, vite ! » Aussitôt dit, aussitôt fait, son meilleur ami se mit à courir en sa direction, l'entraînant avec lui dans une course dans laquelle il donna toutes ses forces pour arriver à la destination le plus rapidement possible.

Tétaniser, Rox vu l’eau du lac s’agiter et Dory qui semblait chercher à se libérer d’une emprise qu’il n’arrivait pas à identifier. Ce n’était tout de même pas le tueur de tout à l’heure ? Comment pouvait-il être déjà là ? Et alors que le jeune vétérinaire se posait cette question à laquelle il n’arrivait pas à répondre, Rouky s’était approché du bord de l’eau pour aider la déesse à retourner au sec. Mais attendez. Rouky et Perséphone étaient à sa droite. Dory était dans l’eau en face et Nick avait fini par la rejoindre cherchant à l’aider, puis Giselle s’était approchée de lui pour tenter de nettoyer le sang qu’il avait au visage … Où était donc Oliver ?! Et alors qu’il vit une bouée flotteur sans passager, Rox comprit. Oliver était tombé. Analysant la scène chaotique devant ses yeux, il finit par l'apercevoir en train de crier à l’aide. Ancien maître nageur, Rox avait déjà vécu quelques cas où les enfants se battaient un peu trop dans la piscine et où il avait dû intervenir, mais des cas de noyades, jamais. Voyant son ami se battre pour sa vie au travers des remous que l’agitation avait créé faisait battre son cœur toujours de plus en plus fort et c’est en oubliant l’attention de Giselle qu’il se précipita en direction du quai où il cria son nom pour tenter de le calmer. « Oliver ! Oliver, regarde-moi ! Je suis là, calme toi ! » À quatre pattes, le bras tendu vers l’élu de son cœur, Rox ne voulait pas sauter à l’eau sachant qu’Oliver était beaucoup trop paniqué pour être secouru sans risquer d’être coulé à son tour par accident. Et c’est alors qu’il le vit s'engouffrer de plus en plus profondément dans l’eau, retardant toujours de plus en plus ses remontées pour prendre de nouvelles bouffées d’air désespérées. Oliver était en train de mourir.

Non. Non, il ne pouvait pas l’abandonner comme ça. Abandonnant toute précaution, Rox se pencha un peu plus, agrippant maladroitement le t-shirt d’Oliver qu’il chercha à tirer de toutes ses forces dans l’espoir de refaire monter son propriétaire qui devait désormais être sur le point de perdre connaissance. Heureusement, avec l’aide de Dory qui avait finalement réussi à se débarrasser de son assaillant, Rox réussit à sortir de l’eau Oliver qu’il traîna maladroitement un peu plus loin alors que celui-ci commença à régurgiter l’eau avaler pendant son combat. Le voyant se vider de la sorte lui fit pousser un soupir de soulagement ; il était hors de danger…  Mais cela ne voulait pas dire que le danger était hors d’atteinte. Alors qu’Oliver reprenait tranquillement ses esprits et qu’on l’aidait à se remettre sur ses jambes, Nick proposait de retourner en direction du feu, une idée que Rox trouvait complètement idiote puisqu’il ne servait à rien de retourner dans cet endroit dangereux. Il fallait partir !

Et c’est au moment où il ouvrit la bouche pour désapprouver son idée qu’un cri strident se fit entendre, glaçant le sang de Rox qui vit Nick tomber lourdement au sol alors que Giselle se retrouvait couverte de sang. Quand est-ce que ce massacre allait s’arrêter ?! Prenant fermement le bras d’Oliver, Perséphone s’élança la première en direction du chalet en espérant pouvoir s’échapper de la nouvelle attaque, mais celle-ci trébucha sur une branche, la rendant vulnérable à un coup de poignard. Souhaitant les aider, Rox recommença à marcher rapidement en leur direction d’un coup de tête, espérant avoir une idée de génie arriver à la hauteur de tueur en série, mais Oliver su se défendre par lui-même et donna un moment de répit au groupe. « Vite ! Entrez dans le chalet ! » cria-t-il, s’élançant sur la porte coulissante du bâtiment pour l’ouvrir. Faisant signe aux survivants de se dépêcher, Rox fut le dernier à entrer et veilla à verrouiller la porte, comme si cela pouvait arrêter l’étranger qui avait soif de sang, puis il se précipita à l’étage, passant aux côtés des corps de Moonbin et de Noëlle, où une seconde salle de bain avec un verrou se trouvait. « Viens Oliver, on doit soigner Perséphone ! » annonça-t-il, fouillant dans la petite pharmacie au-dessus du lavabo pour chercher de l’alcool Isopropyl, bandages et avec un peu de chance, quelque chose pour faire des points sutures.

impair : Y’a un kit pour faire des points sutures, Perséphone, tu vas morfler
pair : Y’a que des bandages et de l’alcool, Perséphone, tu vas quand même morfler mdr

Résumé du post:

( Pando )

Calme toi, calme toi que se répétait sans cesse Rox alors qu’il avait finalement trouvé une trousse de premiers soins avec tout le nécessaire pour soigner Perséphone et qu’Oliver s’était attelé à la tâche pour l’aider d’une quelconque façon. Ils étaient en sécurité maintenant, alors pourquoi n’arrivait-il pas à prendre une inspiration qui le calmerait ? « A-assis toi sur les toilettes… » demanda Rox alors qu’il essayait d’enfiler le fil dans l’aiguille conçue pour les points sutures qu’il avait trouvé, espérant que cette action allait détourner le regard de la jeune femme sur ses mains tremblantes qui allaient devoir déchirer sa peau d’un instant à l’autre pour la soigner. « Je vais faire ça vite… T’inquiète pas. » dit-il, cherchant davantage à se sécuriser qu’à la calmer réellement. Des points sutures, il en avait fait des tonnes au vétérinaire. Quelle était la différence ? Continua-t-il de se répéter alors qu’Oliver revint avec des antidouleurs en main pour faciliter l’intervention. Il la réconforta du mieux qu’il le peut et répéta ses paroles d’encouragement pour Rox qui sentit son cœur se serrer un peu plus en s’accrochant un bref instant aux pupilles de celui qu’il aimait. À ce moment, celui-ci ne pensa pas un instant à leur relation ambiguë et douloureuse, ça ne valait pas la peine de souffrir davantage alors qu’il sentait son corps prêt à défaillir à tout moment tant il était tendu et douloureux.

Il attrapa l’une des mains d'Oliver et la serra dans une dernière tentative de se calmer, puis après quelques instants, il souffla un coup et se dirigea vers Perséphone avec l’alcool pour désinfecter. « Je suis vraiment … Vraiment désolé. » Il pencha lentement la bouteille au-dessus de sa peau et ajouta : « Ça va te faire mal … Désolé… » avant de lui verser le liquide directement sur sa plaie. « Je suis désolé, je suis désolé. » répéta-t-il, le cœur serré de la voir dans cette position douloureuse par sa faute. « Je dois te faire des points sutures… Tu… Mais t’inquiète pas, je suis qualifié. » ajouta-t-il, pensant que cette information risquerait de la réconforter un peu, mais aussi pour se convaincre qu’il l’était effectivement. Prenant l’aiguille entre ses doigts, il s’avança lentement vers la plaie, mais il se ravisa rapidement en voyant les serviettes parfaitement rangées dans le placard de la pièce. « Mord ça ! » lui ordonna-t-il en lui tendant un essuie-main, puis il se pencha de nouveau sur la plaie où il commença son opération, cherchant à faire le blanc dans son esprit et surtout, cherchant à ne pas abandonner la procédure en réfléchissant trop à la douleur qu’il causait à cette femme qu’il ne connaissait pas réellement.

Avec concentration, Rox cousait sa peau, oubliant ce qui l’entourait et c’est par chance que Rox eut tout juste terminé lorsqu’on frappa à la porte avec vigueur puisqu’il sursauta, l’aiguille désormais dénudée de fil en main. Il était là. La panique le regagna au fond de son ventre, faisant tomber le petit morceau de métal au fond du lavabo que Rox observa disparaître, comme si elle était la seule chose qu’il avait arrivé à contrôler jusqu’à présent de cette soirée. Oliver, lui, s’activait déjà en escaladant le lave-linge en proposant l’idée de se jeter par la fenêtre. Mais t’es con ou quoi? pensa le renard dans la panique sans pour autant le dire, sachant à contre-cœur que c’était la seule solution s’ils voulaient vivre. « Tu peux pas y aller en premier, y’aura personne pour t’aider avec ton bras et Perséphone peut pas y aller non plus. » Il jeta un regard en direction de son meilleur ami et, avant même d’avoir eu le temps de lui demander s’il voulait y aller en premier, un coup de hache vint craquer le bois de la porte, le faisant décider en une fraction de seconde que ce serait lui qui descendrait le mur du chalet en premier. Escaladant le lave-linge à son tour, Rox glissa son corps par la fenêtre et s'agrippa à la gouttière qui grinça sous son poids. Comme toujours, Rox préférait prendre la fuite plutôt que de garder son sang froid et d’affronter le danger.

Spoiler:

1-2 : Rox réussi à descendre par la gouttière sans égratignure
3-4 : La gouttière se brise et Rox se blesse à la cheville à cause de la chute
5-6 : La gouttière se brise et Rox se blesse à l’épaule à cause de la chute

( Pando )

Rox avait fermé les yeux, terrifié de la chute qu’il était en train de faire. L'atterrissage fut rapide et maladroite ; une puissante douleur à la cheville se fit ressentir qui l’empêcha de retenir un cri alors qu’il plaça ses mains autour de celle-ci pour essayer de contrôler le mal. « Ça va Rox ? Tu t’es fait mal ? » Un court moment de silence répondit en premier lieu à Rouky puis, entre ses dents, le renard chercha du mieux qu’il le pouvait à rassurer les gens à l’étage. « Ça va ! Je me suis tordu la cheville, mais ça devrait aller..! » Et s’il essayait de se tenir debout ? Du mieux qu’il le pouvait, Rox souleva son torse à l’aide de ses bras, puis se mit à genoux, observant les alentours en espérant trouver quelque chose sur lequel s’appuyer. Un sentiment d’urgence le gagna lorsqu’il entendit à nouveau du tapage par la fenêtre. Le tueur était là, vite ! Il devait se relever et être prêt à les intercepter pendant leurs sauts !  

Malheureusement, la situation se déroula plus vite qu’il ne pouvait se l’imaginer et Oliver n’eut pas d’autres choix que de sauter avant qu’il ne puisse être sur pieds, glaçant le sang du plus vieux qui savait très bien ce qu’il risquait de se produire. Mettant sa vive douleur de côté, Rox se leva entièrement et se mit à boiter le plus vite qu’il le pouvait pour le réceptionner, mais il trébucha et s’échoua à quelques pas du corps qui venait de s’écraser au sol. « Oliver ! » hurla-t-il, le voyant cligner faiblement des yeux. « Ça va aller, ça va aller.. ! » pleura-t-il, sachant très bien que son ami était en train d’abandonner la vie. Rampant pour se diriger vers lui, Rox continuait de lui répéter que tout allait bien se passer, espérant qu’il puisse toujours l’entendre, mais ses yeux se fermèrent avant même qu’il puisse le toucher une dernière fois.

Plus rien n’importait. Oliver était mort et c’était par sa faute. Il l’avait à nouveau abandonner… Comme au Wyoming. Il n’avait jamais su le protéger et désormais, il en était mort. À bout de souffle tant ses pleurs le secouaient, Rox finit par déposer sa tête contre le torse inanimé de son ami, espérant ressentir un faible mouvement qui ne vint jamais. « Je suis désolé, j’ai jamais mérité ton amour. Si seulement je m’en étais aperçu plus tôt, on aurait pu vivre un truc incroyable tous les deux… Tout est de ma faute… » pleura-t-il en le serrant contre lui, espérant que quelque part l’âme d’Oliver pouvait entendre ce qu’il lui avouait.

Pendant un bref instant, le rouquin ferma les yeux et calma sa respiration, cherchant à vivre un dernier moment paisible avec lui, mais des bruits de pas faisant craquer les feuilles mortes au sol le fit se retourner. C’était Rouky qui avait trouvé un moyen de descendre ? Non. Non, c’était l’homme à la hache qui l’observait silencieusement, se délectant de ce moment déchirant comme une victoire. Cette vision aurait dû le terrifier, mais au final, il se contenta de fermer les yeux, prêt à recevoir l’ultime punition à sa lâcheté.

pair : La hache se souleva de terre et avant même que Rox ne puisse sentir quelque chose, son corps tomba lourdement sur celui de son âme-soeur, les unissant tragiquement pour toujours.

Le souffle court et les yeux humides, Rox se réveilla dans le confort du canapé dans lequel il s’était installé un bref instant après avoir vu son colocataire y faire une sieste, se disant qu’il fallait le réveiller s’ils ne voulaient pas être en retard à l’anniversaire de Stram. Comment s’était-il retrouvé à dormir lui aussi ? À quoi bon se poser la question, un bref regard en direction de l'horloge lui signalait qu’il devait aller voir Rouky pour lui dire que c’était l’heure de partir.

Spoiler:

( Pando )