William dépose son reste de sandwich sur le tableau de bord de sa voiture. Quelques miettes tombent au sol mais il s'en fout royalement. Dans tous les cas, il avait prévu de passer un coup d'aspirateur.

Le soleil s'est déjà couché et toute la rue est plongée dans l'obscurité. Quelques lampadaires éclairent vaillamment le chemin mais même eux ne sont pas capables de briller assez fort pour faire une différence. Le calme règne, il n'y a pas un chat dehors. William jette un coup d'œil par sa fenêtre. Il est garé dans la même rue que le manoir géant, un peu plus loin. A quel point est-ce qu'il est géant ? C'est simple, il est obligé de se tordre le cou pour en voir la toiture. Est-ce qu'une telle maison était vraiment nécessaire ? Des fois, le jeune homme avait du mal à comprendre pourquoi certaines personnes dépensaient des sommes folles juste pour vivre dans de l'espace qu'ils n'utiliseraient pas de toute manière. Surtout que dans le cas présent, ce pavillon et ses plusieurs étages n'étaient habités que par une seule personne. William avait fait ses recherches au sujet de la propriétaire: Elizabeth White, deuxième prénom Véronica ou un truc du genre. Jeune et riche, elle accueillait depuis plusieurs mois déjà un certain Nick Wilde. Rouquin, apparemment en ville depuis le début d'année. Avant ça, personne ne sait ce qu'il faisait ou où il était. Nicholas Wilde était sorti de nulle part en 2018, et depuis, il habitait avec la charmante Beth White.

Pour être honnête, le chasseur ne pouvait pas s'attribuer tout le mérite de cette trouvaille, il avait eu un gros coup de main de Louis pour celui-ci. Il ne faisait pas ce job depuis très longtemps mais il s'était quand même débrouillé pour faire ça bien: recueillir un maximum d'informations sur cette Elizabeth et son lien avec son invité, en apprendre plus sur le Disney et son monde, essayer d'étudier leurs habitudes pour trouver l'approche la plus efficace… C'est sur ce dernier point que ça avait un peu cafouillé, mais rien d'irréparable. Lors d'une de ses planques, William avait juré qu'Elizabeth avait repéré et observé un peu trop longuement sa voiture. Il craignait maintenant qu'elle ne se doute de quelque chose. Mais ce n'était pas un gros problème, c'est pour ça qu'il avait décidé de passer à l'action le soir même. C'est vrai qu'il se serait senti plus à l'aise avec quelques jours de préparation en plus. Actuellement, il ignorait ce qu'Elizabeth savait et il n'avait pas pu faire un repérage des lieux. Par défaut, il n'avait plus qu'à se dire qu'elle ne savait strictement rien: après tout quel humain censé irait héberger un rouquin qui vous avoue venir d'un dessin animé où il était un renard ? Elle l'aurait sans doute mis à la porte en apprenant la vérité, donc à ses yeux, elle hébergeait simplement un être humain dans le besoin.  Tout aussi étrange de voir quelqu'un faire preuve d'autant de gentillesse à l'égard d'un étranger mais pourquoi pas?...  

William balaie d'un geste large les quelques miettes de pain sur ses genoux et une fois propre sur lui, il s'extirpe de sa voiture en saisissant un portemonnaie et un portrait photo. La photo représentait le visage humain de Nick, encore une fois, courtoisie de Louis. Le portemonnaie ? Il contenait quelques pièces d'identité mais surtout une badge de policier que William avait réussi à se procurer.
Sous la lueur des lampadaires, Will s'avance doucement vers le manoir. Il observe rapidement les lieux, essayant de se faire une idée du plan à adopter. La plupart des lumières sont éteintes sauf celles de la pièce derrière la porte d'entrée. Sûrement une salle de séjour ou un truc dans le genre. Vu l'heure, trois possibilités: Nick et Elizabeth discutent avant d'aller dormir, Nick est déjà au lit dans une des chambres à l'étage et c'est Elizabeth qui est en bas ou l'inverse. Pour ces trois cas de figure, William a un plan plus ou mois bien échafaudé qui n'avait plus qu'à être exécuté.


Le manoir est encore plus imposant de près. William toque trois fois à la porte d'entrée et attend patiemment qu'on vienne lui ouvrir. Derrière, il entend du mouvement. Une seule personne. Il n'a pas à se demander très longtemps qui de Rouky ou d'Elizabeth ouvrirait la porte, celle-ci s'ouvre brusquement et devant lui se tient une miss, enroulée dans son peignoir mauve. Il peut voir à son air étonné et ses cheveux en bataille qu'elle ne s'attendait pas à recevoir de la visite, il prend la parole:

Bonsoir, je suis vraiment désolé de vous déranger si tard.

Confuse, Elizabeth le regarde, attendant la suite de ses explications. De toute évidence, elle n'est pas d'humeur à recevoir des étrangers au beau milieu de la nuit, sa méfiance était prévisible, mais si William pouvait faire en sorte de la convaincre que tout allait bien, ça marcherait nettement mieux pour tout le monde.

Je vous explique, je viens d'assez loin en fait. Je travaille au département de police de Jackson, Mississipi. Il y a plusieurs mois de ça, un de nos collègues a disparu et on a étendu nos recherches jusqu'aux états aux alentours. Est-ce que vous auriez des renseignements ? N'importe quoi qui pourrait me donner une piste ?

William lui tend la photographie qu'il tient en main et elle l'observe tout en écoutant son excuse. Il peut voir à sa réaction qu'elle reconnaît bien Nick sur la photo. De toute manière, il sait déjà que le renard se trouve dans la maison. Pourtant, quand elle relève la tête, elle répond dans le plus grand des calmes en lui rendant le portrait:

Je suis vraiment désolée, mais je ne pourrais absolument pas vous aider.

C'est au tour de Will de froncer les sourcils avec un air confus, il reprend sa photographie. Pour le coup, ce n'était pas prévu ça. Pourquoi est-ce qu'elle essaierait de protéger Nick de cette manière ? Est-ce que ce serait possible qu'elle en sache plus qu'il ne pensait ? Ou peut-être qu'il avait raison de s'inquiéter parce qu'elle l'avait bien repéré l'autre jour et que maintenant elle l'avait reconnu ? Il ajoute, sur un ton insistant: "Vous êtes sûre ? Ça fait des mois qu'on le recherche. Il s'appelle Nick... ou Nicolas ? Ça ne vous dit rien ?" Il était hors de question qu'il laisse ça là. Le renard était dans cette maison, si William le laissait filer maintenant, ça allait à nouveau prendre une éternité pour retrouver sa trace. Elizabeth semble réfléchir un court instant mais quelque chose cloche.

"De quel état vous venez ? Jackson, Mississippi, hmmm..? Attendez ici, maintenant que j'y pense, ça me dit quelque chose. Oh, donnez moi juste un instant, j'ai laissé l'eau de mon bain couler en haut, j'arrive tout de suite !"

Sans prévenir, elle claque violemment la porte. "Merde". Il n'y a plus de doute, la jeune femme est au courant et elle n'est pas prête de coopérer. On oublie cette histoire de policier de Jackson, William devait faire quelque chose s'il ne voulait pas totalement perdre sa piste. Il pouvait entendre les pas d'Elizabeth qui monte quatre à quatre les escaliers. La porte devant lui est solide et déjà verrouillée à double tour mais ça ne l'étonnerait pas qu'il puisse trouver une autre entrée dérobée quelque part. Il quitte le porche d'entrée et commence à  faire le tour de la bâtisse et ça ne manque pas, il trouve une porte un peu plus fragile qui semble donner vers la cuisine. Pas de temps à perdre, il donne un violent coup d'épaule dedans. Elle résiste un peu mais au bout d'un moment le verrou vole en éclats, le laissant à l'intérieur. Il peut distinctement entendre les bruits de bas au-dessus de sa tête, cette fois, c'est une paire de personnes !

Il traverse la cuisine et monte à son tour les escaliers à toute allure. A l'étage, tout est plongée dans le noir. A part un long corridor donnant sur de multiples portes, il ne voit rien. Ni Elizabeth, ni Nick. "Putain de maison de riche. Pire qu'un labyrinthe." Il commence à longer les murs en écoutant attentivement, lorsque que quelque chose attire son attention derrière l'une des portes. Il fonce vers celle-ci, espérant y trouver ce qu'il cherche. Mais non. Porte suivante, une autre chambre. Rien non plus.. Il lui semble entendre de l'autre côté de la maison, mais l'endroit est si grand, il a l'impression que c'est impossible de se repérer.

Il suit son instinct et cavale vers le fond du couloir, en direction de ce qu'il pense être sa cible fuyante.

Porte après porte, William avait l'impression de tourner en bourrique, ça commence tout doucement à l'agacer. De combien de salons, chambres et salles de bains une maison a-t-elle réellement besoin ? Il n'y avait plus un bruit dans tout l'étage, qu'importe à quel point il tendait l'oreille. Tout doucement, l'idée qu'il puisse avoir perdu leur trace faisait son chemin sinueux dans son esprit. Si ça se trouve, Elizabeth avait déjà emmené Nick dehors, par un chemin dérobé. Le jeune italien balaya cette idée détestable de son esprit. Ils étaient là, quelque part. il devait forcément l'être, ce n'était pas le moment d'angoisser en imaginant le contraire.

Heureusement, il n'a pas à s'en inquiéter plus longtemps, au détour d'un couloir, il entend des pas précipités qui s'éloignent, suivis d'une porte qui claque. Sans réfléchir, il se met à les courser. Sur les tapis luxueux qui jonchent les sols du corridor, il avait très nettement entendu la course folle de deux personnes. Sortir par la fenêtre était sans doute leur seul moyen de lui échapper, et il imaginait mal la belle Elizabeth sauter de quelques étages et atterrir dans son parterre de fleurs avec grâce. Il s'arrête devant une nouvelle porte, mais cette fois-ci, il a beau poussé, elle reste fermée. Trouvés. En s'enfermant dans cette petite salle, ils avaient enfin mit un terme à cette ridicule course poursuite. Will prend une profonde inspiration.

"Elizabeth ? Nick ? Ne me faites pas passer pour le méchant, je préfèrerais qu'on ait l'occasion d'en discuter. Ne m'obligez pas à défoncer cette porte."

…Pas de réponses. Mais derrière la porte, il y a du mouvement. Quelque chose se trame. On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir essayé. Tout aurait pu se passer beaucoup plus calmement mais apparemment sa réputation de chasseur l'avait précédé. Tant pis, fini de jouer les gentils.
Il fait quelques pas en arrière. La porte a l'air solide mais Will l'est encore plus. Derrière celle-ci se trouve son objectif, et ce n'était pas du bois décoré qui allait l'empêcher de l'atteindre. Premier coup d'épaule. La porte tremble mais sans plus. L'épaule de Will, elle, souffre un peu plus mais il ignore la douleur, trop concentré pour y faire attention. Deuxième coup d'épaule. Cette fois, ça secoue encore plus fort mais le verrou semble tenir. Décidant d'épargner son épaule, William donne un violent coup de pied au niveau de la serrure. CRAAAC.

Il tombe sur Elizabeth, seule au milieu de la pièce. William commence à avancer doucement vers elle, tout en observant la pièce, un charmant petit bureau faiblement éclairé. Les quatre murs étaient couverts avec assez de lecture pour s'occuper tout un siècle. Mais pas de rouquin… Où est-ce qu'il est caché ?

"Reculez ! N'avancez pas !"

Paniqué de voir Will dangereusement approcher d'elle, elle n'avait rien trouvé de mieux que de s'armer d'une lampe de chevet qu'elle pointait en direction de l'intrus. Elle se voulait sans doute menaçante mais son regard et sa main serrée autour de sa petite lampe trahissait une peur sous-jacente.
Sous la menace dérisoire, Will lève les mains en l'air avec un sourire joueur mais il continue d'avancer vers elle, doucement. Il admirait voir Elizabeth lui tenir tête de cette manière, il trouvait ça presque amusant. Mais, chaque seconde comptait. Si ça se trouve, Nick était en train de s'enfuir quelque part, pendant qu'elle faisait office de distraction. Pas à pas, il raccourcissait la distance qui le séparait d'Elizabeth.

"Vous ne savez pas ce que vous faites. Je ne sais pas ce qu'il vous a raconté mais je suis juste là pour faire mon job, il faut que je le ramène chez lui.
- Faites un pas de plus et vous le regretterez… Sortez de chez moi, je vais appeler la police !"

Ça avait assez duré, William commençait à perdre patience. Il s'élance vers elle et saisit la lampe des deux mains essayant de la lui arracher. Il est relativement surpris de la poigne qu'elle a mais se ressaisit. Il ne lui faut pas longtemps pour récupérer l'arme improvisée. Il la pointe vers Elizabeth, apparemment déjà essoufflée par ce petit jeu de force.

"Je ne suis clairement pas là pour vous faire du mal, dites moi juste: où est Nick ? C'est tout, rien de plus."

Elle remet autant de distance entre eux que possible, visiblement inquiète de ce qu'allait faire Will. Elle se servait du large bureau qui trônait au milieu de la pièce comme d'un obstacle. Comme s'il ne suffirait pas à William de bondir par dessus pour la rejoindre et la maîtriser si il le souhaitait.

"Pourquoi vous ne laissez pas tranquille ? C'est un gentil garçon, honnête, qui ne fait de mal à personne. Alors ça change quoi qu'il vienne d'ici ou d'ailleurs ?"

C'était donc ça. Il avait affaire à une lunatique, qui avait perdu la tête, tout s'expliquait. Une manique de Disney qui pensait être la gentille de l'histoire. Celle qui protégeait le pauvre et innocent Disney d'un funeste destin. Peut-être qu'elle s'était amouraché du renard, ou alors il l'avait manipulé pour qu'elle le soit. Dans tous les cas, William en avait assez entendu, ça lui tapait sur le système. Son unique obstacle, c'était une grande gamine qui se croyait plus sainte que lui.

"Si vous êtes incapables de voir le problème dans cette situation, ce n'est pas à moi de vous faire revenir à la réalité, y'a des psys pour ça. Mon rôle, c'est juste de ramener un personnage de dessin animé à son monde."

Il avait volontairement mis l'emphase sur ces mots, parce qu'il était fatigué de l'entendre parler de Nick comme si c'était son frère ou un ami. Il fallait qu'elle revienne à la réalité parce que Will ne tolérerait pas qu'on fasse tout capoter d'une manière aussi stupide.

"J'ai assez perdu de temps avec vous… Nick ? Je sais que tu es là. Alors écoute, mon but principal c'est de m'assurer que tout rentre dans l'ordre… Tu ne voudrais pas retrouver tes petits camarades ? Gidéon ? … Judy?"

Il ne pouvait qu'être dans cette pièce. C'était sûr qu'il l'entendait. La fenêtre étant bien trop haute pour qu'il ait pu s'enfuir par là sans se faire remarquer. Pourtant, William a beau regardé autour de lui, il ne voit rien qui pourrait faire office de cachette.

Un bruit se fit entendre dans le silence lourd et pesant. C'était faible et étouffé, ça venait de… derrière les murs ? Apparemment, il n'était pas le seul à l'avoir entendu, vu comment Elizabeth s'était crispée, signe qu'il était sur la bonne voie. Il n'aurait pas dû se permettre de la lâcher du regard pour aller inspecter le bruit de plus près. la belle brune avait attendu ce court moment d'inattention pour porter un combiné téléphonique à son oreille. Merde ! Toute cette mission avait déjà prit un tournant détestable mais si la police ou quiconque se mêlait à cette affaire, ce serait game over pour de bon.

Sans réfléchir, Will sauta par dessus le bureau pour saisir le bras de Beth et raccrocher, mais c'était trop tard. Qu'importe avec qui elle était en ligne, à l'instant, il y avait maintenant un risque que quelqu'un débarque et William préfère ne plus être dans les parages lorsque ça arrivera.

"Lâchez moi! Vous me faites mal !"

C'est vrai, peut-être que le chasseur tenait un peu plus fort que nécessaire le bras d'Elizabeth. Mais il bouillonnait d'une rage silencieuse qui s'apprêtait à exploser dans quelques instants. Ça ressemblait de plus en plus un échec cuisant et William commençait tout doucement à voir rouge. Elizabeth tentait de lui faire lâcher prise en se débattant mais il ne lui en laissa pas l'occasion. Ignorant ses complaintes et cris de douleurs, il la place devant le mur suspect, avant d'ajouter, dans une voix faussement calme:

"Tu peux faire ta maline autant que tu veux, je ne pars pas ici sans ce que je suis venu chercher."

Il applique un peu plus de tension sur son poignet et elle gémit de douleur à nouveau. C'était dans son intérêt de se mettre à coopérer maintenant, William était arrivé à un point où il avait épuisé toute sa patience…

Je ne vous dirais rien, pas un seul indice, ni la moindre chance de le poursuivre. Vous n'obtiendrai rien de moi, même si il vous prends l'envie de me torturer! pour arriver a vos fins.

C'était quoi le problème de cette fille ? Un complexe du martyr ? Même dans la position délicate dans laquelle elle est, elle s'obstine. N'avait-elle aucune idée du danger dans lequel elle se met ? Tout ça pour protéger un putain de dessin animé ? Oh, il pourrait lui faire du mal, la torturer. Une liste sans fin de toutes les manières de s'y prendre commence déjà à se composer dans sa tête. Le peu de self control qui lui reste est l'unique raison pour laquelle elle n'est pas déjà en train de supplier pour sa vie. Elle marchait sur une fine couche de glace et il le lui fit remarquer:

A votre place, je ne donnerais pas ce genre d'idées à n'importe qui. Sans savoir de quoi la personne est capable.

C'est un jeu dangereux auquel elle prenait part, mais elle n'était rien d'autre qu'une joueuse naïve qui n'en connaissait pas les règles. Contrairement à ce qu'elle prétend, avec la bonne dose de pression, William était persuadé qu'elle ne tiendrait pas longtemps mais à ce stade, il ne ferait que passer ses nerfs sur la pauvre Elizabeth. Ça ne l'étonnerait pas que Nicholas soit déjà loin. Aussi dur que ce soit à admettre, il devait quitter les lieux et éviter de se mettre encore plus en mauvaise posture. Il n'oubliait pas l'appel de plus tôt qui allait faire rappliquer quelqu'un dans peu de temps, mieux valait ne pas être là quand cette personne allait arriver.

Peu sûr de la façon de procéder, il relâcha légèrement l'emprise qu'il avait sur le bras d'Elizabeth. Il n'eut même pas le temps de lui conseiller de ne pas s'agiter: elle se dégagea et s'empara d'un énorme bouquin qu'elle lui lança à la figure. Le livre le frappa dans le torse, coupant légèrement sa respiration. Elle était loin d'être à court de munitions, presque toute la bibliothèque y passait, les gros volumes volaient dans tous les sens, la plupart s'écrasait au sol sans toucher leur cible.

Il n'irait nul part et ne pourrait rien faire dans qu'elle continuait de se donner en spectacle de cette manière. Il lui avait déjà assez fait perdre de temps comme ça. C'est presque instinctivement que William attrapa un des nombreux livres qu'on jetait dans sa direction et l'utilisa pour asséner un coup à Elizabeth.

Presque aussitôt, la jeune demoiselle tituba avant de s'écrouler, apparemment mise KO. Il fit de son mieux pour amortir sa chute, et une fois s'être assuré qu'elle n'était rien d'autre qu'inconsciente, il se redressa. Elle allait bien, au pire elle reprendrait ses esprits dans quelques heures, avec un furieux mal de crâne. Avec un peu de chances, elle ne garderait qu'un souvenir flou de cette nuit catastrophique. Lui, par contre, s'en souviendrait pendant un moment. Ça ne risquait pas de le quitter. Enfin libre de pouvoir fouiller la salle, il fit son mieux pour la passer au crible mais il ne trouva rien de satisfaisant.

Nick était loin et il n'avait pas de nouvelles pistes. C'était retour à la case départ pour le jeune Will…