Chapitre 5 :  Funny… yeah…

- Great. Fort intéressant, commenta Lulz en prenant les feuilles. Je vous remercie pour votre collaboration. Maybe serait-il temps de laisser this mister à ses occupations?

Annabelle vit que le blond semblait fatigué, Mina aussi semblait avoir besoin d’un peu de sommeil, étant encore sous l’effet du décalage horaire. Elle-même avait besoin d’un peu de repos avant d’aller dénicher le monstre dans son antre.  Ils avaient aussi besoin d’un plan…

- Bien sur, je vais vous accompagner, nous allons retourner à l’hôtel. On se reparle une autre fois Steve. Merci pour tout.

Refaisant la route vers la voiture, la borgne s’amusa à constater qu’il n’y avait pas beaucoup de changements. Une fois de nouveau dans la voiture, elle donna quelques explications à ses coéquipiers :

- Le complexe minier Capelton comprend trois mines : Capelton, Albert et Eustis. La première est ouverte au publique, il doit avoir trop de monde sur place pour qu’il s’y installe. La seconde doit être complètement inondée. Pour ce qui est de la dernière, Eustis , elle est en préparation pour être ouverte aux visiteurs, donc il ne doit plus y avoir d’eau dans les niveaux supérieurs, et la circulation y est restreinte tant que les zones ne sont pas sécurisées.

La brune savait que le bonhomme sept-heure préférait les grottes, mais en l’absence de ses dernières, il avait choisit ce qui y ressemblait le plus. Sans parler que ces mines étaient immenses, pleines de cachettes… Les galeries pouvais s’avérer être des pièges, qui se refermaient sur les visiteurs égarés, une simple flaque d’eau pouvait être en fait un tunnel de plusieurs Kilomètres…  

Leurs recherches auraient pu sembler tirer à la fin, mais l’agente savait que la véritable chasse n’était même pas commencée. Et que cette chasse se ferait sur un terrain que leur ennemi connaissait beaucoup mieux qu’eux.

La brune commença à réfléchir à un plan. Il leur faudrait tout d’abord des équipements, on ne descend dans une mine comme ça… Mais puisque c’était la partie facile du plan, elle ne le mentionna même pas. Voyant que les deux autres ne disaient rien, elle rompit le silence en disant se quelle pensait :

- Il y a toujours quelques jours entre les kidnappings, il doit prendre ce temps pour «s’occuper» de sa victime. Je crois qu’il est inutile d’aller voir dans les zones sécurisée, il ne prendrait pas le risque de se faire voir si facilement. Par soucis de discrétion, mais aussi pour augmenter nos chances de trouver de ses traces, nous devrons entrer ailleurs que par l’entrée principale.

C’était une chance que l’agente ait déjà eu affaire aux mines lors d’un travail de recherche, mais elle n’en avait que peu de souvenirs, sans parler qu’elle ne s’y était que peu baladée… Elle avait recensé les espèces ayant élu domicile dans les environs et n’avait eut droit d’accès qu’aux zones sécurisées.

- Quand iront-nous? Questionna la plus jeune.

- Demain matin, Avant qu’il n’y ait trop de monde sur les lieux.

Ils arrivèrent à l’hôtel où après s’être garée, la borgne ouvrit le coffre. Réfléchissant un moment sur les équipements requis dans une mine, elle vérifia ce qui s’y trouvait : des cordes, des lampes-torches … pas de bottes ou de casques…

- Montez vous reposer dans vos chambres, je vais aller chercher quelques accessoires qu’il nous manque pour notre visite à la mine. Ça ne devrait pas être long, je repasserais vous voir en revenant.

Le commando acquiesça alors que l’autre agente dit vouloir aller marcher un peu sur le bord du lac, ce qui ne posa évidement pas de problèmes. Mina était devenue plutôt secrète, il s’était passé quelque chose, mais la borgne ne savait pas si c’était la mort de Wable ou quelque chose d’autre…

Reprenant le volant elle redémarra pour aller faire un tour dans les magasins. Elle compléta rapidement ses achats après avoir demandé qu’ont débloque un certain montant sur la carte de crédit que lui avait laissée l’organisation. Elle fit aussi le plein d’essence en pestant contre prix, bien que ce n’était pas elle qui payait… il y avait certaines habitudes qu’on ne perdait pas… Et puis c’était plus « discret », voir normal de se plaindre dans le cas présent.

Une fois dans l’hôtel, un employé l’interpela. Elle lui donna un généreux pourboire pour le remercier de sa discrétion. Mais que ce passait-il dans cette chambre? La borgne avait pourtant dit à l’homme de se reposer… Ce devait être une tête de mule, comme les autres commandos…

Elle se pressa de se rendre à la chambre de l’homme. Frappant à la porte quelques coups, elle la força après un moment sans réponses. La chambre était dans un état lamentable : beaucoup de trucs cassés et le blond étendu sur le lit, fixant le plafond.

- Vous ne comprenez pas le sens des mots «se reposer»? Maybe I should talk to you in English? It’s time to relax, you know? To take a rest?  Not destroying the room!? Dans votre état il ne sert à rien de s’acharner de la sorte, croyez-moi, j’en sais quelque chose. Mais qu’est-ce qui vous est passé par la tête?

- You’re funny… Non je comprends le français, thanks. Je voulais être certain qu’il n’y avait pas d’espionnage.

- Oh super, un adepte de la théorie du complot… Qui pourrait vous espionner? Les vampires? Les Loups? Je ne crois pas qu’ils se soient infiltrés ici…

- No… les humains. But it’s okay. Il n’y a rien.

Annabelle était plutôt furieuse… n’avait-elle pas dit à l’autre de se reposer? De ne surtout pas se faire remarquer? Et maintenant elle devait faire du ménage… Non mais, elle avait l’air d’une gardienne de commandos? Elle fit tout de même de son mieux pour ne pas montrer sa colère, en continuant à ramasser la pièce tout en tournant le dos à l’homme. Elle ramassa les bouts de miroirs, les jetant aux ordures.

Alors qu’elle continuait de ranger, Annabelle sentit que le blond se levait et commençait à ramasser la pièce tout en s’excusant. La borgne eu envi de lui dire de retourner se coucher, mais l’aurait-il vraiment écouté? Il y avait de gros doutes à avoir là-dessus…

Une fois que la pièce eu retrouvé un peu d’ordre, la brune s’adressa une dernière fois à l’autre avant de sortir de la pièce :

- Pour ce qui est du reste des dégâts, nous payerons le jeune homme qui m’a averti de vos «activités». Avec un peu de chance il tiendra sa langue. Cette fois j’espère que vous m’écouterez et vous reposerez. Faites attention, si vous compromettez cette mission par des actes aussi stupides, je devrais en référer à votre chef de section… si ce n’est en plus hauts lieux…

L’agente n’aimait pas faire ce genre de menaces, mais elle détestait que quelqu’un mettre en péril une enquête. Elle n’avait pas réellement l’intention de les mettre en exécution, ce n’était qu’un moyen de pression pour exhorter le commando au calme.

Elle se rendit à la chambre de Mina où heureusement tout allait bien, cette dernière était en train de manger et proposa de sa poutine à l’aînée. Cette dernière ricana légèrement :

- Non merci… Tu t’ennuyais pas de la gastronomie québécoise par hasard?

- Un peu ça fait presque deux ans que je n’étais pas venue dans le coin, donc j’avais besoin de me ressourcer…

La blonde sourit et souhaita bonne nuit à son mentor qui alla se coucher. Une fois dans sa chambre, la brune se laissa tomber toute habillée sur le lit, elle régla le réveil sur son téléphone portable. Elles devaient absolument agir le plus tôt possible. Elle s’endormi ainsi, sur les couvertures, exténué par la colère, qui heureusement se dissipait peu à peu.

Chapitre 6 :  Dans la mine  

La sonnerie retentit dans la chambre, réveillant Annabelle. Grommelant, elle se leva, se changea et se recoiffa tout en exprimant son mécontentement sur tout, mais surtout sur son bandeau qui s’était emmêlé dans ses cheveux…  Pourquoi fallait-il qu’elle bouge autant dans son sommeil? Si elle avait pris la peine de l’enlever avant de se coucher, elle ne se battrait pas avec ce matin.

Une fois prête, elle alla chercher ses coéquipiers pour qu’ils puissent aller prendre le petit déjeuné dans le restaurant de l’hôtel. Heureusement, malgré l’heure matinale, il y avait quelqu’un pour les servir.

Une fois la commande passée, La borgne regarda tour à tour les blonds de son œil unique :

- J’espère que vous êtes en forme, ce sera une longue journée.

La brune, tenta d’analyser l’état du commando : Il était évident qu’il n’était pas au sommet de sa forme… Mais ils n’avaient pas le temps d’attendre, aussitôt qu’il se saurait traqué, le Bonhomme sept-heure risquait de plier bagage… Et là, qui sait où il se cacherait? Ils ne pouvaient pas se permettre de le perdre et de le laisser enlever d’autres enfants!

Annabelle maudit le manque d’effectif… Si Koenig ne s’amusait pas à terroriser les nouvelles recrues, au lieu de voir à leur bon entrainement… Il ne suffit pas de leur dire : «si vous ne travaillez pas bien, vous allez crever», il faut leur montrer comment faire! Les entrainements à la Legio n’étaient plus se qu’ils étaient depuis que certain des meilleurs étaient décédés…

- I’m okay… Assez pour m’occuper de n’importe quoi… ou qui. Je me suis justement occupé de ce garçon en sachant trop, he never talk again.

Les paroles du blond prirent un certain temps avant de pénétrer l’esprit d’Annabelle. Il ne parlera plus jamais… Ces paroles, venant d’un commando signifiait qu’une chose : il devait avoir attendu qu’il est remplacé le mobilier abimé… il avait attendu tel le prédateur qui guette sa proie… Une fois qu’il avait eu fini, il s’en était «occupé».

La brune serra les mâchoires de colère… Cet homme avait préféré la prévenir elle, plutôt que son patron… il n’aurait pas parlé, surtout avec le pourboire qu’il aurait reçu… L’agente savait qu’il ne fallait pas qu’il y ait d’éclats dans le restaurant… alors elle mangea en silence, tout comme la cadette qui avait compris la situation qui l’horrifia.

Après  avoir payé le repas, la borgne ramena l’homme dans la chambre de ce dernier, ne pouvant pas juste ne rien dire sur les évènements. Après avoir fermé la porte, elle laissa enfin sortir une partie de sa colère :

- Il n’y avait pas à éliminer cet homme. Il n’aurait pas parlé. Vous avez pensé que ce malheureux avait sans doute une famille et des amis? Peut-être ces choses ne sont pas importantes pour vous, mais elles le sont pour les gens d’ici! Et pendant que vous faisiez cela vous ne vous reposiez pas! Sans parler que vous auriez pu vous faire voir!

Elle se retourna, s’approchant de la porte en disant qu’il était temps de partir. Décidément les commandos étaient tous pareils : des chiens fous qui ne réfléchissent qu’après avoir agit. Elle était de plus en plus décidée à rapporter ce fait aux supérieurs.

- But… il en avait trop vu. Si il avait parlé, nous aurions pu être repéré.

Prenant un instant avant de parler, comme à son habitude, Annabelle expliqua son point de vu sans s’énerver, car c’est lorsqu’on s’énerve que les paroles dépassent la pensée…

- Réfléchissez à cela : Il n’avait eu conscience que du grabuge que vous aviez fait dans votre chambre. Ce n’était pas si compromettant. Il ne vous avait pas vu faire mumuse avec une quelconque créature! Il n’en aurait certainement que parlé à la famille et tous en aurait rit, point final.

Elle soupira et ajouta avant de sortir :

- Je ne vous blâme pas vous en particulier, c’est la formation qu’on vous a donnée le problème : On ne vous apprend visiblement pas à réfléchir aux conséquences de certains gestes… On vous entraine à ne rien ressentir, tout comme on apprend aux observateurs à être peureux et trop près des gens…

Pourquoi avait-elle mentionné les observateurs? Juste pour donner un exemple? Elle ne savait pas elle-même… peut-être avait-elle l’impression qu’ils ne faisaient pas grand-chose? Mais au fond, elle savait que tous étaient utiles… Peut-être était-ce pour que le blond comprenne qu’il y avait des extrêmes dans l’organisation et que cela relevait de l’autorité supérieure…  

Elle alla chercher Mina et ils descendirent pour se mettre en route. Il y avait un certain malaise dans la voiture. L’aînée aurait pu dire quelque chose, mais elle préférait se concentrer sur la route, et sur le paysage de plus en plus campagnard. Tous semblaient être occupés avec de grandes réflexions. Soudainement, Lulz brisa le silence :

- Miss Touchette, I’m sorry. Je n’ai pas réfléchi avant d’agir... Vous pensez que nous sauverons l’enfant?

- Vous savez, réfléchir ça s’apprend, surtout à votre âge, vous n’êtes peut-être pas une cause perdue... Et pour ce qui est de l’enfant, nous aurons de la chance si nous pouvons identifier son cadavre…

Annabelle ne savait comment le dire autrement. Elle n’aimait pas tourner autour du pot, mais surtout, elle n’avait pas envie que cette discussion continue alors qu’elle semblait ne mener nulle part. Aussi bien foncé immédiatement dans un mur… La plus jeune frissonna, affichant une grimace de dégout.

Quelques kilomètres plus loin, la borgne immobilisa le véhicule dans un petit chemin de terre, assez loin de la route afin de passer inaperçue. Elle se dirigea vers le coffre et commença à donner certains équipements au deux autres : une paire de bottes, un casque, une lampe de poche et quelques bâtons fluorescents.

- Nous allons entrées par une petite galerie dont l’ouverture est cachée dans les bois près d’ici. J’espère que vous êtes prêts…

Sans ajouter un mot, Annabelle prit la direction de l’entré. La femme du à plusieurs moment s’arrêter pour retrouver ses points de repères. Heureusement, elle trouva rapidement, elle remarqua immédiatement que quelqu’un, ou quelque chose était passé par là très récemment. Les poutres qui devaient barrer l’ouverture gisaient sur le côté.

Allumant, leur lampe-torche, ils entrèrent dans la mine désaffectée. Annabelle pointa le faisceau sur le sol, afin de détecté toute irrégularité, mais peut-être aussi des indices. Ils s’enfoncèrent donc sous terre. Une fois arrivé à un embranchement, l’agente se mordit la lèvre : Par où aller?
Choisissant le passage de droite, ils se retrouvèrent rapidement face à un problème de taille : une grande étendue d’eau. La borgne attrapa un fluorescent, le pliant pour l’activé, elle le lança un peu plus loin.

- Ça continu de descendre, si on ne peut pas passer, lui non plus… surtout avec son chargement, il coulerait et se noierait.

N’attendant pas de réponse, elle retourna à l’intersection, pour emprunter l’autre passage. Ce dernier descendait moins que l’autre. Plus elle avançait, plus une odeur nauséabonde parvenait aux narines d’Annabelle : Un mélange de sang coagulé et de chairs en décomposition. Lorsque ça devint insupportable, elle remonta son foulard sur son nez.

Elle sursauta lorsqu’un craquement provint de sous sa botte. Elle vit avec horreur qu’elle venait de marcher sur un os. Faisant un rapide balayage avec la torche électrique, elle éclaira des tas d’os, dont des crânes jaunis fixant le vide. Le sol était recouvert d’une couche de sang séché qui aurait presque pu passer pour des pierres rouges tellement tout en était recouvert…

Elle s’était attendue à quelque chose d’horrible, mais ce que la femme voyait dépassait son imagination. Il n’y avait rien qui pouvait décrire ce carnage.

Un bruit écœurant attira son attention. C’était un mélange de mâchouillement et de succion accompagné de grognements de satisfactions grossiers. La femme braqua la lumière sur une forme accroupie un peu plus loin.
Il ressemblait à un vieillard, des cheveux gris dépassaient de sous son large chapeau rapiécé. Ses yeux, semblables à deux billes noires brillantes de cruautés, étaient enfoncés dans leur orbite. Son visage était tellement ridé qu’il semblait être vieux comme le monde. Sa bouche était barbouillée du sang et de petits morceaux de «viande» de ce qu’il mangeait : un bout de bras.

Les deux autres sortirent des armes à feu, mettant en joue le monstre devant eux. Aussitôt la brune posa une main dessus le révolver de Mina pour l’abaisser, leur faisant remarquer :

- Je vous rappelle que nous sommes dans une mine et que le bruit d’un coup de feu serait amplifié au point de nous assourdir un long moment. Sans parler que nous ne savons pas si cela serait efficace contre lui.

Si la brune avait été certaine que le bonhomme sept heures serait mort de ce coup de feu, elle aurait laissé ses coéquipiers tirer, malgré l’inconvénient du bruit. Mais ne plus entendre dans un endroit aussi sombre alors que leur ennemi était en fuite, c’était hors de question!

Sortant ses poignards, elle s’élança à la poursuite de la créature. Heureusement, il n’avait pas pu prendre beaucoup d’avance et la borgne pu le voir tourner à gauche où il se retrouva face à un mur, il était coincé.

Alors que la femme faisait un pas vers lui, il lui envoya du sable en plein visage. Avec un cri de douleur, elle tomba à genoux en plaquant ses mains sur son œil unique. Le sable lui râpait la corné, la faisant larmoyer, elle n’y voyait plus rien et la douleur était horrible. Elle agit comme une débutante… pourvu qu’elle ne perde pas son autre œil…

Elle était loin de se douter qu’elle risquait de perde bien plus…