Loyale ~ Joyeuse ~ Stratège ~ Courageuse ~ Déterminée ~ Bienveillante ~ Intelligente ~ Persévérante ~ Ouverte d’esprit ~ Ingénieuse
Gourmande ~ Vindicative ~ Casse-cou ~ Têtue ~ Insolente ~ Moqueuse ~ N’en fait qu’à sa tête ~ Peut être hautaine ~ Ne tient pas en place ~ Peu pudique.

Je suis née en Chine… Mais je ne saurais vous donner ma date de naissance. Je suis née dans une famille heureuse, avec un père ancien militaire, blessé de guerre et une mère dévouée à la famille. Mes parents s’aiment profondément, ça a toujours été le cas. Mon père a recueilli sa mère à la maison, du coup nous vivions à quatre, très bien lotis. Disons, que je n’ai pas eu à me plaindre.

J’ai grandi dans la tradition chinoise et les convenances les plus strictes. Et je peux vous affirmer que j’ai haï a de nombreuses reprises être une femme. Tiens toi droite. Ne monte pas à cheval. Sois à l’heure. Sois belle. Sois mignonne. Ne parle pas en présence d’un homme. Ne coupe pas la parole. Reste calme. Sois polie… MERDE ! Voilà ce que j’ai toujours eu envie de répondre. Mais en réalité, j’ai trop de respect pour ma famille pour faire ça. Alors je cachais ma colère sous la joie et l’insouciance… une insouciance que j’ai dû oublier très vite.

Le mariage… Le seul moyen pour moi de faire honneur à ma famille. Du moins, le seul qu’on m’ait présenté. J’ai accepté sans broncher, sans même me demander si c’était ce que je voulais. Je savais que je serai probablement mariée à un homme que je ne connaissais pas, mais encore une fois, j’avais trop l’habitude qu’on prenne les décisions à ma place et de me taire. Le passage devant la dame marieuse est obligatoire pour être valorisé par les meilleurs partis. Même ce jour là, j’ai réussi à arriver en retard en espérant pouvoir tricher… Mais l’encre sur la peau, ça ne sèche pas très vite, surtout quand on se fait shampouiner par quatre femmes en même temps. Alors oui, niveau beauté, j’en tenais un rayon ce jour là, du moins selon les préceptes : le teint blanc, bien coiffée, en tenue traditionnelle, tout le tralala… je me suis donnée à fond. Je ne voulais que faire honneur à ma famille…

Même ça j’ai réussi à le rater. Après quelques incidents impliquant une tasse et un criquet, la dame marieuse m’a jetée à la porte en hurlant devant qui voulait bien l’entendre que je ne ferai jamais l’honneur de ma famille. Mon père a tenté de me réconforter ce jour-là. Mais assez vite, on s’est tous rendu compte que ce qu’avait dit la dame marieuse était vrai. C’est au moment de notre discussion qu’ils sont arrivés… Les émissaires de l’empereur venus nous annoncer qu’une nouvelle guerre éclatait et qu’un homme de chaque famille devait rejoindre l’armée… Mais le seul homme de notre famille, c’est mon père, un homme déjà marqué par la vie, que la guerre a handicapé à vie… Et pourtant, ils l’ont rappelé…

Évidemment, j’ai tenté de m’interposer. Évidemment j’ai essayé de prendre la défense de mon père… Mais je l’ai déshonoré en prenant la parole. Et forcément, une dispute a éclaté au moment du dîner. Un moment si désagréable… Si affreux. Trouve ta place Mulan. Voilà ce qu’on m’a dit… Trouver ma place. J’ai passé quelques heures à réfléchir, près du temple, sous la stèle. J’ai toujours aimé la pluie. Elle m’aide à réfléchir. Et ma décision a rapidement été prise. Est ce qu’au final, ma place n’est pas celle de sauver mon père d’une mort certaine ? Alors soit. J’ai allumé un encens dans notre temple familial, coupé mes longs cheveux bruns, volé l’armure de mon père et je suis parti à son poste militaire. Je n’avais que seize ans et la détermination de vingt hommes. Rien n’aurait pu m’arrêter ce soir là, pas même les ancêtres.

Ancêtres qui se sont amusés à envoyer un lézard pour me sauver. Non désolée, ce truc ne pouvait pas être un dragon, même s’il crachait du feu ! Je me suis rendue au camp… Je passerai le fiasco du premier jour… Même des jours suivant… Des semaines suivantes… Des mois suivants. Même si le général Lee était carrément beau gosse et à tomber par terre. Mes camarades ne me supportait pas et j’étais trop faible. Mais rien ne peut m’arrêter. Alors j’ai continué, j’ai enchaîné les échecs, je me suis battue corps et âme, pendant des mois… Jusqu’à ce qu’on me dise de partir. Et ça ne je ne pouvais l’accepter. Heureusement que je suis intelligente. Ça m’a permis d’aller la chercher cette foutue flèche en haut du poteau et de rester dans le camp. Mes camarades sont devenus plus sympa avec moi. Ce qui m’arrangeait franchement. Même si Mushu, le lézard a la langue bien pendue, a dû mordre un fessier au passage, mais bon.

Malgré les réticences du conseiller de l’empereur, nous avons dû partir en campagne. Un long périple qui a encore duré des mois avant qu’on n’arrive au col de Dung Chao, où nous avions rendez-vous avec l’armée impériale… Une armée décimée par les Huns. Le Capitaine a perdu son père. Mon cœur a pleuré avec lui ce jour-là.

Nous avons continué à marcher vers la cité impériale. Et l’inévitable est arrivée. A cause de ce foutu lézard gaffeur, nous avons dû affronter l’ennemi. J’ai dû utiliser toute ma ruse et mon intelligence pour les tenir en échec, et provoquer une avalanche qui les a tous anéantis (enfin, je le croyais) tout en nous gardant en vie. Mais, leur chef, Shan-yu, a réussi à me blesser. A la fin de la bataille, avec la chute d’adrénaline, je me me suis évanouie… Et tous ont découvert mon identité. Une femme… Traîtresse… Shang aurait dû me tuer… Mais je lui avais sauvé la vie, il a sauvé la mienne à son tour. Ils m’ont laissée là, dans la neige et le froid.

Vous savez ce que ça fait, de ressentir l’échec ? La honte ? La tristesse ? Le déshonneur ?… Le désespoir ? Voilà comment je me sentais. Comme la pire des moins que rien. J’avais tout gâché… J’étais le honte de ma famille… Pire, j’étais la honte de mon pays. Et je devais rentrer chez moi avec ce poids sur les épaules, sans une larmes, sans une émotion. Mon père m’aurait sans doute tuée… Mais ça aurait été une libération à mes yeux. Je voulais mourir à cet instant. Comment ne pas le vouloir alors que j’ai apporté l’opprobre sur ma propre famille ?

J’ai pensé à fuir, en quête d’une liberté que je n’avais jamais connue. Mais j’étais trop attachée à mes traditions… Enfin, ça, c’était avant que je ne me rende compte que des Huns étaient encore en vie, et prêts à en découdre. Quand j’ai compris qu’ils prenaient la direction de la cité, où la victoire de la Chine serait célébrée, j’ai décidé de désobéir pour une fois et d’y aller, tant pis ! Il le fallait ! Pour mon pays, pour notre Empereur !

Au départ, personne n’a voulu m’écouter. Même pas Shang… Mais quand l’Empereur a été enlevé par les hommes de Shan-Yu, mes trois amis m’ont suivie dans mon idée farfelue, qui a marché à merveille, même si j’improvisais au fur et à mesure. Au final, les Huns sont tombés… Enfin, l’un d’eux a littéralement explosé. Mais c’est un détail. Confronter l’Empereur a été l’une des grande épreuve de ma jeune vie, moi qui venait de fêter mon vingtième anniversaire. Je pensais que ma fin était arrivée… Mais il a su reconnaître ma valeur et j’ai été honorée par la Chine toute entière. Il m’ remis son médaillon et l’épée de Shan-Yu pour que le monde sache ce que j’avais fait pour sauver mon pays. Rien ne pouvait me rendre plus fière… Oh, j’ai espéré un geste Shang vers moi, mais au final, je crois que je ne lui plaisais pas. Trop masculine pour lui, sans doute.

Je suis rentrée chez moi. Mon père m’a reçue comme une Reine, et j’étais comblée… Mais… Je me suis rapidement sentie mal… Alors, pendant qu’on recevait un visiteur que je n’ai jamais vu, je me suis assoupie contre notre cerisier en fleur… Tout tournait autour de moi… Pourvu que cette sieste me fasse du bien.